La résolution sur « la politique laitière de l’UE sur la production locale de lait en Afrique » a été adoptée c’est une bonne nouvelle mettant fin à l’inondation de lait en poudre européen sur le marché local africain.
L’annonce est de Mme Michèle Rivasi, eurodéputée (Verts), qui vient de nous informer que » le rapport de l’Assemblée parlementaire paritaire UE-ACP (Afrique-Caraïbes-Pacifique) dont elle est rapporteuse venait d’être adopté. »
Ce rapport est le fruit d’un plaidoyer des campagnes Mon lait est local et N’exportons pas nos problèmes (pilotage belge, avec la participation de NPNP-France)
Récemment adopté, ce rapport demande instamment à l’Union européenne d’interdire toute forme de dumping de produits laitiers et de poudre de lait enrichie en matière grasse sur les marchés africains, notamment en régulant la production laitière de manière à éviter les excédents structurels, et de cesser de promouvoir les exportations de mélanges de produits laitiers et de poudre enrichie en matière grasse qui mettent en danger le secteur laitier africain.
Il faut mettre un terme à cette concurrence déloyale qui menace gravement la production locale et l’environnement.
Cette résolution nous permet de faire un pas de plus vers une vraie collaboration internationale, en favorisant les partenariats bilatéraux et en remettant les producteurs locaux au cœur des enjeux.
Et c’est une excellente nouvelle, car cette résolution veut répondre à l’inondation de lait en poudre européen sur le marché local africain. Étant subventionné et transformé, il vient faire une concurrence déloyale et perdre des emplois aux producteurs locaux.
Ce lait, en plus d’être subventionné, est transformé: les industriels remplacent la matière grasse d’origine animale (pour vendre du beurre sur des marchés plus intéressants) par de l’huile végétale, le plus souvent de l’huile de palme. Arrivé sur les marchés locaux en Afrique de l’Ouest, ce faux lait est vendu jusqu’à 30% moins cher que le lait local. En outre de détruire la production laitière locale, ces poudres aux matières grasses végétales implique toute une gamme d’enjeux : l’impact environnemental de la production d’huile de palme, la pollution par le nombre considérable d’emballages plastiques, l’observation des taux élevés d’acide gras « trans » ou l’étiquetage déficient de ces paquets qui trompe les consommateurs.
Les Accords de partenariats économiques (APE) de l’Europe ne doivent ni perturber l’agriculture locale et porter préjudice aux petits producteurs, ni exacerber la dépendance aux importations alimentaires. Les APE actuels empêchent les pays d’Afrique de l’Ouest de consolider leurs économies et de donner la priorité à la production locale. Nous souhaitons que l’UE de permettre un plus grand degré de protection à la fois pour les marchés locaux des pays ACP et pour son industrie naissante en révisant en profondeur et en levant l’obligation, incluse dans de nombreux APE (qu’ils soient ratifiés ou non), d’abolir ou de réduire radicalement les mécanismes de protection.
Michèle Rivasi, députée européenne est spécialiste des questions de santé environnementale et de santé publique au Parlement européen où elle mène un combat sans relâche pour la transparence et l’accès aux données et à l’information mu par Son engagement militant et associatif avéré Elle a été au cœur de la bataille pour l’interdiction du glyphosate au niveau du l’Union européenne.
Son rapport tend, à renforcer les politiques agricoles et commerciales de l’Union européenne
Babacar Sene Journal Agropasteur