Les vagues de chaleur et d’inondations qui s’abattent dans le Monde font l’objet de préoccupations des chercheurs et scientifiques : Le désordre climatique bouleverse le monde, cristallise l’attention et agite les passions. Au Sénégal les Experts se prononcent sur Comment relier un évènement ponctuel, lié à la situation météorologique, et du changement climatique ?Partout dans le monde les mesures visant à aider les populations à s’adapter aux effets dévastateurs du changement climatique allant des inondations et des sécheresses plus violentes à l’élévation au niveau de la mer souffrent d’un sous financement chronique Les chercheurs en sciences du climat développent des analyses, des observations et des simulations pour évaluer s’il y a des changements significatifs dans l’intensité ou la fréquence des évènements extrêmes (ce qu’on appelle « la détection ») et, le cas échéant, comprendre les causes de ces changements (ce qu’on appelle « l’attribution »). De nouvelles méthodes sont mises au point pour comprendre si la même situation météorologique aurait eu le même effet, avec ou sans réchauffement du climat. L’augmentation de l’effet de serre, due aux activités humaines, entraîne un réchauffement des océans et de l’atmosphère, près de la surface. Ce phénomène peut renforcer l’évaporation. Une atmosphère plus chaude peut potentiellement transporter 7 % d’humidité en plus par degré de réchauffement, conformément à la relation de Clausius-Clapeyron.Des questions restent cependant ouvertes sur la manière dont le réchauffement peut affecter la circulation atmosphérique ou les mouvements verticaux, importants pour les pluies de forte intensité. La crise climatique cristallise le monde, bouleverse l’attention et agite les passions Dans les Emirats Arabes Unis à Dubaï, une ville du désert totalement inondée qui mettent les Émirats arabes unis frappés par ces pluies torrentielles d’une ampleur record, qui ont inondé la ville désertique de Dubaï. L’Afrique de l’Est connaît ces dernières semaines des pluies torrentielles qui ont causé la mort d’au moins 58 personnes en Tanzanie et 13 autres au Kenya. Au Burundi, des centaines de milliers de personnes ont été contraintes de se déplacer à cause des inondations provoquées par les fortes pluies Dans le contexte des intempéries récentes, on entend dans les médias tout et n’importe quoi sur les relations entre précipitations record et changement climatique. Comment relier ces évènements ponctuels, liés à la situation météorologique, et du changement climatique ?La fréquence ou l’intensité des épisodes de fortes précipitations a probablement augmenté, au moins en Amérique du Nord et en Europe. Il est probable que les influences anthropiques affectent le cycle mondial de l’eau depuis 1960 : elles ont contribué aux augmentations du contenu atmosphérique en vapeur d’eau, à des changements de la distribution spatiale des précipitations sur les continents à l’échelle du globe, à l’intensification des épisodes de fortes précipitations sur les régions continentales où les données sont suffisantes et à des changements de salinité à la surface des océans. Les épisodes de précipitations extrêmes deviendront très probablement plus intenses et fréquents sur les continents des moyennes latitudes et dans les régions tropicales humides d’ici la fin de ce siècle, en lien avec l’augmentation de la température moyenne en surface. Depuis 2013, de nouveaux travaux ont été publiés. Par exemple, en 2015, une étude conduite par deux chercheurs suisses s’est appuyée sur la modélisation du climat. Leurs analyses montrent qu’aujourd’hui, avec 0,85 °C de réchauffement par rapport au XIXe siècle (principalement dû à l’influence humaine), ce réchauffement a déjà affecté 18 % des évènements de précipitations intenses sur les continents (et 75 % des vagues de chaleur) : à la variabilité naturelle du climat se superpose déjà une influence humaine discernable. Pour 2 °C de réchauffement, cette proportion passerait à 40 % des évènements de précipitations intenses. L’impact du réchauffement climatique sur ces évènements extrêmes n’est pas linéaire et il affecte bien davantage les évènements les plus intenses que les moyennes. Un rapport complet de l’Académie des sciences américaine sur l’attribution des évènements extrêmes a, pour sa part, fait le point sur les développements récents permettant d’évaluer le poids de l’influence humaine à l’échelle de l’évènement, les limites des outils et méthodes, et les incertitudes associées. Quid de la France, , une étude sur les risques futurs relatifs aux précipitations intenses et inondations, pilotée par Philippe Roudier, combine modélisation régionale du climat et modélisation hydrologique en Europe pour un scénario modeste de réchauffement global (+2 °C). Elle conclut à une forte augmentation de l’intensité des crues décennales ou centennales (voir la figure ci-dessous). Le signal s’avère très robuste : il est commun aux 11 modèles de climat et 3 modèles hydrologiques étudiés. En Scandinavie, la diminution des débits de crue est liée à une diminution du manteau neigeux et sa fonte printanière. Les augmentations de débit de crue dans la majeure partie de l’Europe sont liées à une intensification des évènements de fortes précipitations dans un climat plus chaud (adapté de Roudier et al, 2016). Cette étude montre aussi une augmentation du risque de sécheresse (intensité et durée) pour la France et pour les pourtours méditerranéens…et des pluies de printemps à Paris .La variabilité et l’évolution des pluies au nord de la France a récemment été analysée par Bastien Dieppois et ses co-auteurs, dans une étude publiée en 2016 et portant sur plusieurs siècles de données historiques, remontant en 1688. Elle montre une forte variabilité sur plusieurs dizaines d’années (en relation avec la variabilité des températures à la surface de l’océan Atlantique qui affecte la circulation atmosphérique), et une tendance significative à l’augmentation des pluies printanières. Il faudra un peu de temps pour que les chercheurs qui développent ces méthodes puissent analyser les évènements de forte pluie de ces derniers jours, mais il semble que de nombreux records de précipitations aient été dépassés comme l’indique Météo France, dans un contexte également de températures de surface élevées sur l’océan Atlantique au voisinage de l’Europe. Des analyses approfondies combinant observations et simulations numériques seront nécessaires pour discerner une éventuelle influence humaine dans l’intensité de ces pluies ponctuelles, ainsi que dans l’augmentation séculaire des précipitations printanières dans le nord de la France. Ces éléments demandent néanmoins de prendre en compte le risque d’une augmentation de l’intensité des pluies record pour la gestion de l’écoulement des eaux, en protégeant les zones humides pour bénéficier de leur effet « tampon ». Cela s’ajoute à tous les autres aspects de gestion de l’écoulement des eaux en relation avec les plans d’urbanisation et de préparation aux évènements rares. En Afrique, le manque d’information météorologique accroît les risques climatiques. Le continent possède le réseau d’observation le moins dense de la planète, ce qui compromet sa capacité à anticiper les phénomènes extrêmes. L’épisode illustre l’une des carences dont pâtit le continent le plus exposé aux conséquences du dérèglement climatique : le manque d’information météorologique. Alors que la 28e Conférence mondiale pour le climat (COP28), avait débattu de la concrétisation d’un fonds « pertes et dommages » pour aider financièrement les pays vulnérables victimes du réchauffement, « comment pourront-ils estimer les dégâts subis s’ils n’ont pas les moyens de les observer et de les mesurer ?Selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM), l’Europe et les Etats-Unis pris ensemble – soit 1,1 milliard d’habitants et 20 millions de kilomètres carrés – disposent de 636 radars météo, un outil essentiel pour suivre les précipitations. L’Afrique, avec 1,3 milliard d’habitants et 30 millions de kilomètres carrés, n’en a que trente-sept. Les dernières pluies survenues récemment ont soulevé un débat qui mériterait que les techniciens et scientifiques s’y prononcent pour des éclairages à partir d’évidences scientifiques Des pluies artificielles ont dés fois fait l’objet d’incriminations idem pour les systèmes de géo-ingéniering utilisés par certains pour modifier le climat notamment le cycle naturel des pluies C’est cet exercice auquel se sont lancés les météorologues pour édifier sur ces phénomènes Mme Aida Niang Point focal IPCC et Conseiller Technique à ANACIM, Mr Ousmane Ndiaye Directeur de la Météorologie /Point Focal GIEC et d’autres scientifiques Mme Aida Niang Conseiller Technique à ANACIM Agence Nationale de l’Aviation Civile et de la Météorologie /IPCC/ Vice-Présidente du Groupe de Travail du GIEC a tenu à apporter un éclairage sur l’efficacité ou non de l’ensemencement des nuages pour provoquer des pluies mais aussi si le phénomène est dû au changement climatique?.Selon elle, » le principe d’insémination des nuages pour l’augmentation de la quantité des pluies consiste à introduire dans le nuage ou à l’avant des produits comme l’iodure d’argent pour augmenter la quantité d’aérosols naturels dans le nuage (poussière de sable, embruns marins etc.).Ces aérosols naturels sont nécessaires pour la formation des pluies. L’efficacité de l’ensemencement reste à prouver étant donné qu’il y a une variabilité naturelle donc on ne peut pas comparer des saisons avec ou sans insémination artificielle. Et on ne peut avoir une réalité « contre- factuelle » pour savoir ce qui pourrait arriver sans ensemencement. Cela étant dit, en aucun cas l’encensement ne pourrait être à l’origine de ces pluies. Car l’ensemencement, si jamais il est efficace, ne pourrait que faire pleuvoir un peu plus un nuage. Il ne peut ni créer un nuage, ni changer complètement la dynamique ou la physique du nuage. »La protection des nuages devrai faire l’objet d’une priorité à l’ONU ; si des pays se donnent le pouvoir d’intercepter des nuages sur les territoires, cela augmenterait le risque d’aridification dans certains pays et amplifier la crise climatique et la désertification de l’avis de Mamadou Lamine Diatta en charge du programme Agriculture Foresterie au Ministère de l’Environnement et de la Transition Ecologique; Monsieur Mamadou Ndong Touré Géographe Expert en changement climatique décentralisation et Développement local estime qu’il est souvent très difficile de prévoir de tels scénarios malgré l’existence de plans de gestion des risques. Antoine Faye du COMNACC déclare que bien avant que ces dernières pluies aient réellement inondé les Emirats Arabes Unis notamment Dubaï Abu Dabi et alentours, il ya eu des informations qui ont circulé d’où une approche prudentielle ;Peut-être les EAU sont allées un peu loin dans les pluies provoquées ? D’où comme le préconisent d’aucuns, il faut que la communauté internationale trouve les moyens de se parler. Le principe d’insémination des nuages pour l’augmentation de la quantité des pluies consiste à introduire dans le nuage ou à l’avant des produits comme l’iodure d’argent pour augmenter la quantité d’aérosols naturels dans le nuage (poussière de sable, embruns marins etc.). Ces aérosols naturels sont nécessaires pour la formation des pluies. Le principe d’insémination des nuages pour l’augmentation de la quantité des pluies consiste à introduire dans le nuage ou à l’avant des produits comme l’iodure d’argent pour augmenter la quantité d’aérosols naturels dans le nuage (poussière de sable, embruns marins etc.). Ces aérosols naturels sont nécessaires pour la formation des pluies. Dr Ousmane Ndiaye Directeur de l’Exploitation de la Météorologie (DEM/ANACIM) soutient que l‘efficacité de l’ensemencement reste à prouver étant donné qu’il y a une variabilité naturelle donc on ne peut pas comparer des saisons avec ou sans insémination artificielle. Et on ne peut avoir une réalité « contre- factuelle » pour savoir ce qui pourrait arriver sans ensemencement. Cela étant dit, en aucun cas l’encensement ne pourrait être à l’origine de ces pluies. Car l’ensemencement, si jamais elle est efficace, ne pourrait que faire pleuvoir un peu plus un nuage. Il ne peut ni créer un nuage, ni changer complètement la dynamique ou la physique du nuage. Le principe d’insémination des nuages pour l’augmentation de la quantité des pluies consiste à introduire dans le nuage ou à l’avant des produits comme l’iodure d’argent pour augmenter la quantité d’aérosols naturels dans le nuage (poussière de sable, embruns marins etc.). Ces aérosols naturels sont nécessaires pour la formation des pluies. En fait ceux sont deux phénomènes successifs, sans répits, entre le 14 et le 15 avril 2024. Ce phénomène a occasionné des pertes au Oman (morts d’étudiants par inondation dans leurs véhicules) et au UAE (on a enregistré 142 mm à Dubaï et 254mm à al-ain le maxi)Dans cette région la configuration des températures de surface de la mer sur l’océan indien et sur le pacific dicte la variabilité de la pluviométrie. En Mars-Avril les deux océans ont été très favorables à un apport (advection) d’humidité. Sur l’océan indien il y’a le Indian Ocean dipole (IOD) et sur le Pacifique le El Niño. Donc ce qui explique ce phénomène extrême et s’y ajoute d’après la météo une configuration des vents très favorables en altitude durant les événements. Dr Ousmane Ndiaye de rajouter que ce qu’il faut noter est que leur météo prévoit une intensification de IOD entre Avril et Mai. on prête beaucoup de pouvoir à l’ensemencement des nuages. Il est de notre devoir d’éclairer les populations et aussi les décideurs pour diriger les financements publics sur des initiatives utiles. » De l’avis d’Amadou Thierno Gaye Environnementaliste d’intervenir sur les pluies provoquées. » Il est important de dire à ceux qui parlent de déviation de nuages que les énergies qui sont en jeu dans la formation de nuages sont colossales. Pour dire que si nous pouvoir disposer d’une technologie qui permettent de déplacer des nuages ou même la vapeur d’eau contenue dans l’atmosphère de façon « artificielle » cela nous demanderait de l’énergie dont on ne dispose pas encore sur terre et dont on aurait bien besoin pour autre chose. C’est en tout cas plus facile de drainer de l’eau de mer sur terre ou d’un fleuve sur terre. D’autre part même si on arrive à provoquer des pluies par ensemencement des nuages (l’ANACIM a pratiqué de telles expériences plusieurs années en collaboration avec les marocains) l’efficacité de ces techniques est loin d’être prouvée scientifiquement. Mais à tout le moins on ne peut être affirmatif pour dire que de telles pratiques ne peuvent provoquer autant de pluies. Le caractère extrême du phénomène est très net mais c’est on si la région connaît de tels phénomènes (je ne parle pas de l’amplitude qui est exceptionnel) mais plutôt de la configuration observée de l’IOD .Il faudra bien faire des analyses plus précises pour l’attribution au changement climatique mais la réponse négative à ma question permet de pencher dans cette direction de prime abord. Le réchauffement important des océans est une manifestation connue du Changement Climatique et cela peut amplifier la variabilité naturelle. Mais vous savez que les climatologues n’aiment pas les affirmations et ça les rend suspects devant leurs collègues
Mme Aida Diongue Niang de l’IPCC soutient que l’autre revers de la question est ce qui revient sur toutes les lèvres. Est-ce dû au changement climatique? Selon elle, » Probablement mais il faut attendre le résultat des études d’attribution. Une collègue de l’IPCC qui est à Impérial Collège à Londres, Friederike Otto dirige l’équipe mondiale d’attribution des événements extrêmes au changement climatique. En peu de temps, avec des outils de modélisation statistique et climatique, l’équipe regarde qu’est ce qui serait arrivé si était dans un Monde avec des températures préindustrielles, donc sans réchauffement climatique. A partir de là, l’équipe regarde qu’elle serait l’intensité et le temps de retour (la récurrence) du phénomène en question dans un Monde avec ou sans réchauffement climatique pour tirer des conclusions. C’est aussi selon Mme Aida Diongue Niang » se focaliser sur les questions posées sur l’attribution à la modification du temps et au changement climatique ; c’est également regarder l’impact du changement climatique sur le réchauffement des océans indien et pacifique durant cette période On a conclu qu’avec les changements il y a plus d’extrêmes de manière générale en intensité et fréquence mais pour chaque événement donné il est nécessaire de faire une étude d’attribution car les phénomènes météorologiques extrêmes font partie de la variabilité naturelle du climat. Le Nouveau Directeur de la Réglementation Environnementale et du Contrôle M. Baba Dramé tire les conclusions très satisfaisantes dont ses collègues météorologues notamment le DEM et le Point Focal IPCC ont édifié ç tout un chacun sur ces phénomènes très surpris du flux d’informations diffusées qui lui avait valu de recommander l’approche prudentielle pour éviter d’égarer les gens .Babacar Sene Journal Agropasteur/Babaclimat