Alors que la réélection d’Ursula von der Leyen à la présidence de la Commission européenne est désormais officielle, Slow Food appelle à un réengagement immédiat en faveur d’une alimentation et d’une agriculture durables.
Ainsi Slow Food invite Ursula Von Der Leyen à démontrer concrètement son engagement en faveur d’une alimentation et d’une agriculture équitables et durables, tel que publié dans le Pacte vert pour l’UE en 2020 et encouragé par le processus du Dialogue stratégique sur l’avenir de l’agriculture en Europe – appelé de ses vœux par Ursula von der Leyen et auquel Slow Food participe. Informe le Communiqué de presse reçu à la rédaction
Son annonce selon laquelle l’agriculture jouerait « un rôle » dans les priorités de la prochaine Commission européenne, mais que son attention se porterait sur d’autres questions, a suscité l’inquiétude de la société civile.
Marta Messa, secrétaire générale de Slow Food, commente : « Nous avons besoin d’engagements clairs, nous devons comprendre que la transition vers des systèmes alimentaires durables est essentielle pour la résilience globale de la planète, et nous devons concilier les réponses à court terme aux crises avec une vision claire à long terme de la vie dans les limites de cette planète. Ce que nous avons vu ces derniers mois ne tient pas compte de ces points. Pour le prochain mandat de la Commission, nous ne pouvons pas nous tromper. En tant que Slow Food, nous sommes investis dans le dialogue stratégique sur l’avenir de l’agriculture et nous demandons que les efforts de toutes les organisations impliquées ne soient pas vains. »
Lorsqu’Ursula von der Leyen a lancé le dialogue stratégique de l’UE sur l’avenir de l’agriculture européenne en janvier, elle a réuni des représentants d’agriculteurs, de détaillants, d’organisations de consommateurs, de groupes environnementaux, d’institutions financières et du monde universitaire pour construire un nouveau consensus sur l’alimentation et l’agriculture.
Cependant, la même von der Leyen a été ambivalente sur ses objectifs environnementaux et climatiques, comme en témoigne le recul des exigences environnementales de la politique agricole commune (PAC).
Comme le montre un récent rapport de l’Agence européenne pour l’environnement (AEE), nous devons reconnaître le climat et l’environnement comme des facteurs permettant à l’UE de fonctionner en toute sécurité.
Le même rapport indique que les objectifs de l’agenda climatique et environnemental, de la sécurité, de la compétitivité économique et de l’équité sociale sont tous inextricablement liés et ne peuvent être traités efficacement qu’en tandem.
En prévision de sa réélection, Ursula von der Leyen a présenté ses orientations politiques pour la prochaine Commission européenne. Sa vision de la politique agricole sera axée sur la sécurité alimentaire. Nous appelons la présidente à garantir que son programme de la Commission soit ancré dans la durabilité et que des politiques efficaces soient mises en place pour permettre une transition juste et inclusive pour tous les acteurs du système alimentaire.
Slow Food continuera de contribuer à la définition du programme de la Commission par sa participation au dialogue stratégique et veillera à ce que les systèmes alimentaires durables restent une priorité.
L’agroécologie comme solution identifiée. Elle a été identifiée par une série de rapports de référence comme un facteur clé de la transformation du système alimentaire. Pourquoi ? Parce qu’elle rétablit le lien entre la nature et les êtres humains, les animaux, la culture et le paysage en renforçant les liens physiques et cognitifs entre les producteurs, les consommateurs, les détaillants et l’environnement. Slow Food réaffirme la nécessité urgente d’une transition vers l’agroécologie, qui nécessite l’engagement et la persévérance de tous les acteurs, y compris des institutions européennes.
Slow Food appelle la présidente Ursula von der Leyen à prendre les mesures immédiates suivantes :
Traduire en politique efficace l’engagement en faveur de systèmes alimentaires durables en adoptant une vision à long terme fondée sur des données probantes pour les politiques alimentaires, en mettant l’accent sur l’amélioration des moyens de subsistance des agriculteurs, la promotion de la santé et de la protection de l’environnement et la garantie de l’accès à une alimentation diversifiée et saine pour tous.
Soutenir une transition juste et inclusive en fournissant un soutien financier solide aux agriculteurs en transition vers l’agroécologie et en impliquant efficacement tous les acteurs des systèmes alimentaires dans la transition.
Faire en sorte que les politiques européennes et commerciales soient au bénéfice des agriculteurs et de tous les citoyens en donnant la priorité aux normes environnementales, de bien-être animal et de santé, en garantissant une concurrence loyale et en protégeant les moyens de subsistance des agriculteurs, en Europe et au-delà
Assurer une gouvernance inclusive, participative et transparente.
Babacar sene journal Agropasteur