ONG, scientifiques, collectivités locales, institutions internationales, acteurs du secteurs privés et publics… tous et toutes se donnent rendez-vous à Montpellier du 5 au 8 octobre 2022 pour débattre et partager leur position concernant le domaine de la dégradation des terres à travers les prismes de la désertification, de la protection de la biodiversité, de l’adaptation aux changements climatiques et de leurs conséquences au nord comme au sud.Inédite par son caractère, cette manifestation multi-acteurs permet à plus de 300 participant·e·s du monde entier de se rencontrer Une rencontre à enjeux multiples .La lutte contre la désertification, la dégradation des terres et les changements climatiques n’est pas près de toucher à sa fin. Si depuis 1994 la question de la dégradation des terres se pose de manière urgente, avec La Convention des Nations Unies sur la Lutte Contre la Désertification (CNULCD), la mise en action des politiques est encore bien lente.La dégradation des terres a réduit la productivité de 23% de la surface terrestre. Et ce sont 12 millions d’hectares qui sont chaque année touchés. La perte des espèces et services écosystémiques de ces terres représenterait 10% du PIB mondial annuel[1].Le Sommet international de la société civile Désertif’Ation propose cette année huit (8 ) thématiques de travail liées aux sécheresses, biodiversité, sécurité alimentaire, restauration des écosystèmes, approche One Health…et des intervenant·e·s de haut niveau des Représentant·e·s d’institutions internationales, d’initiatives régionales, fers de lance de thématiques ou élu·e·s… D’a22 est l’occasion d’échanger avec une variété d’acteurs et d’actrices de premier ordre.Le CARI a proposé à ses partenaires et aux organisations de la société civile investies dans la gestion durable des terres et la promotion de l’agroécologie de se concerter et d’élaborer des positions communes en amont de la COP15 de la CNULCD qui a eu lieu du 9 au 20 mai 2022 à Abidjan.Pour rappel les ateliers nationaux se sont tenus de février à avril 2022 oû entre 20 et 60 personnes dans chacun des 17 pays participants (Algérie, Bénin, Brésil, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, France, Inde, Mali, Mauritanie, Maroc, Pérou, Sénégal, Tanzanie, Tunisie…) se sont réunies pour mener des ateliers leur permettant de produire des preuves et des messages de plaidoyer sur l’agroécologie comme solution à plusieurs problématiques. 8 sujets de cadrage en cours de discussion au sein de la CNULCD et d’autres organismes internationaux ont été abordés notamment les sécheresses,la biodiversité, la sécurité alimentaire le changement climatique, la restauration des écosystèmes, l’approche One Health, la Neutralité en matière de Dégradation des Terres et l’initiative pour une Grande Muraille Verte au Sahara et au SahelLes résultats des ateliers ont été présentés et approfondis lors d’un webinaire international organisé le 21 avril 2022. En ce qui concerne la sécheresse, l’agroécologie favorise :la diversification de la production qui réduit l’impact d’une mauvaise récolte Les associations de cultures et la complémentarité entre l’agriculture et l’élevage permettent de réduire la dépendance aux intrants agricoles (eau, engrais, traitements…). Multiples techniques pour entretenir les sols et favoriser leur capacité de rétention d’eauLe maintien de la couverture du sol (paillage, couches de cultures) limite l’évaporation et maintient l’humidité du sol. Les mesures de lutte contre l’érosion (digues, courbes de niveau, etc.) améliorent la capacité de rétention d’eau du sol et augmentent sa fertilité.Gestion responsable et adaptée des ressources en eau (cultures irriguées)– Les techniques de stockage des eaux de pluie et de micro-irrigation permettent de réduire l’impact sur l’écosystème (prélèvements d’eau).En ce qui concerne la sécurité alimentaire et nutritionnelle, l’agroécologie favorise les circuits courts & l’autosuffisance.; elle suit un processus participatif qui implique un contrôle rigoureux de la production, garantissant la qualité sanitaire des produits et préservant ainsi la santé des consommateurs– L’agroécologie facilite le lien entre producteurs et consommateurs et contribue ainsi au respect du droit à l’alimentation– La constitution de réserves foncières agricoles en milieu urbain permet de créer des circuits d’approvisionnement courts qui ont un impact sur le prix des produits.– L’agroécologie contribue à garantir l’indépendance des agriculteurs en matière de semences ;Qualité, nutrition, santé– Les techniques agroécologiques permettent une conservation plus longue des produits par rapport aux produits conventionnels et offrent une meilleure qualité nutritionnelle contribuant à la lutte contre la malnutrition.– L’association des cultures améliore la diversité alimentaire des communautés.– La culture de légumineuses (soja, haricots, moringa, pois chiches, etc.) à haute valeur nutritionnelle permet de réduire la malnutrition, notamment chez les enfants.Production continue– La plantation d’arbres fruitiers indigènes aux phénologies différentes assure un approvisionnement même en basse saison.Concernant la neutralité de la dégradation des terres, l’agroécologie :– Produire plus en améliorant les rendements et la qualité– Améliore la sécurité alimentaire et nutritionnelle et les revenus économiques– Se développe dans les zones périurbaines pour approvisionner les marchés locaux – Limite le besoin d’étendre les terres agricoles dans les zones naturelles.Ce sont les premiers résultats qui ont émergé des ateliers et qui ont été approfondis lors du webinaire. Ils ont alimenté le plaidoyer de la société civile pour la COP15 de la CNULCD. Babacar sene journal Agropasteur/babaclimat