Pour la première fois depuis son entrée en vigueur, la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD) organisera l’une de ses réunions officielles en Asie centrale. La vingt et unième session du Comité chargé de l’examen de la mise en œuvre de la convention (CRIC 21) dévoilera les dernières tendances mondiales en matière de dégradation des terres et de sécheresse, et passera en revue les progrès réalisés par les pays en matière de restauration des terres selon le communiqué de presse du Secrétariat de la CNULCD .
La réunion CRIC21 passera en revue les progrès accomplis dans la mise en œuvre des objectifs stratégiques de la convention en matière de promotion de la gestion durable des terres, de renforcement de la résilience face à la sécheresse, de soutien au leadership des femmes dans l’agriculture durable et de la lutte contre les migrations forcées dues à la dégradation des terres et aux changements climatiques.
Une surface de terres saines équivalente à la taille de l’Asie centrale a été perdue depuis 201
Cette réunion intervient à un moment critique, alors que le monde est témoin d’une recrudescence des phénomènes météorologiques extrêmes, tels que des vagues de chaleur et des incendies de forêt historiques en Europe et en Amérique du Nord, plusieurs saisons des pluies sans précipitations dans la Corne de l’Afrique et des inondations, et des moussons et des cyclones dévastateurs en Asie. La dégradation des terres contribue à ces changements et événements climatiques, tout en étant simultanément aggravée par ces derniers.
Ibrahim Thiaw, secrétaire exécutif de la CNULCD, a déclaré : « Nous nous trouvons à un stade crucial dans nos efforts pour maintenir la vie sur terre. Les sécheresses, les incendies de forêt et les vagues de chaleur dont nous avons été témoins dans le monde sont les symptômes de crises climatique et de la nature de plus en plus graves et interdépendantes, et les terres sont au cœur de ces deux crises. Depuis 2015, quelque 4 millions de kilomètres carrés de terres saines et productives ont été perdus, soit une superficie équivalente à celle de l’Asie centrale. Nous devons de toute urgence mettre un terme à la dégradation des terres et restaurer au moins 1 milliard d’hectares pour atteindre les objectifs mondiaux en matière de terres d’ici à 2030. »
La réunion se tiendra au Centre des Congrès Silk Road Samarkand à Samarcande, en Ouzbékistan, du 13 au 17 novembre 2023. Le 15 novembre, un événement de haut niveau sera organisé sur les tempêtes de sable et de poussière, dont beaucoup se sont produites en Ouzbékistan ainsi que dans les pays et régions avoisinants avec une fréquence et une gravité croissantes ces dernières années. En outre, le 14 novembre, le Caucus sur le Genre de la CNULCD réunira des experts internationaux pour discuter des droits fonciers des femmes en tant que condition préalable au succès des efforts mondiaux de restauration des terres et de résilience face à la sécheresse.
Selon les dernières données de l’ONU, entre 2015 et 2019, au moins 100 millions d’hectares de terres saines et productives ont été dégradés chaque année, affectant la sécurité alimentaire et hydrique au niveau mondial et impactant directement la vie de 1,3 milliard de personnes.
Cela revient en tout à 420 millions d’hectares, ou 4,2 millions de kilomètres carrés, soit un peu plus que la superficie combinée de cinq pays d’Asie centrale : Kazakhstan, Kirghizstan, Tadjikistan, Turkménistan et Ouzbékistan. Si la tendance actuelle se poursuit, il faudra restaurer 1,5 milliard d’hectares de terres d’ici à 2030 pour parvenir à un monde neutre en matière de dégradation des terres. En revanche, l’arrêt de toute nouvelle dégradation des terres et l’accélération des
engagements existants en vue de restaurer 1 milliard d’hectares pourraient permettre de dépasser l’objectif de neutralité.
babacar sene journal Agropasteur(Communiqué de presse du Sécrétariat de CNULCD)