Monsieur Alioune Ndiaye Conseiller Technique du Ministre des Finance et du Budget qui présidait la rencontre au nom du Ministre des Finances et du Budget revient ici sur trois points importants qui renseignent la volonté du Sénégal dans la prise en compte du Changement Climatique dans les politiques de planification et de développement mais aussi sur l’adhésion du Sénégal à l’initiative Global Shield ou Bouclier mondial et sur la Stratégie de Financement des Risques et Catastrophes au Sénégal. ; autant de points lui permettant de mieux conforter sa position vers des perspectives concrètes en faveur du financement des risques climatiques et de catastrophes pour le bien des populations notamment sénégalaises et des économies vulnérables aux effets du changement climatique en général.
Ces initiatives participent à renforcer le dispositif stratégique du Sénégal en termes de prise en compte de la dimension climatique dans la gestion des investissements publics et de mise en place d’instruments innovants pour lever des fonds sur les marchés durables conformément à la vision des nouvelles autorités très préoccupées par les effets du réchauffement climatique qui affectent déjà des secteurs clé de l’économie sénégalaise comme l’agriculture et la pêche. Des enjeux présents pour partie dans le programme du Projet du Président Son Excellence Bassirou Diomaye Faye Volet Environnement. Où il est prévu d’amplifier avec l’accélération du changement climatique.
C’était lors de l’atelier sur le Financement des Risques climatiques et de Catastrophes (FRC) organisé par l’Etat du Sénégal, à travers le Ministère des Finances et du Budget, en collaboration avec la Banque mondiale et le Secrétariat du Global Shield ou Bouclier mondial et du lancement du processus national du Sénégal à l’initiative Global Shield sous la présidence du Ministre des Finances et du Budget.
La Banque mondiale et Global Shield appuient le Gouvernement du Sénégal dans l’élaboration de réformes ambitieuses afin de renforcer la résilience financière du pays face aux risques naturels et climatiques croissants.
La prise en compte du changement climatique, notamment les risques de catastrophes est –elle une préoccupation du Sénégal dans les politique de planification et de développement ?
Je vous précise que la prise en compte du changement climatique, notamment les risques de catastrophes, dans le cycle de planification est une préoccupation majeure pour l’Etat du Sénégal.
C’est ainsi que le développement d’une approche de gestion des risques budgétaires a été amorcé par mon Département, dans la déclaration sur les risques budgétaires (DRB) annexée à la Loi de Finances, afin de réduire les vulnérabilités liées aux catastrophes.
C’est aussi l’inscription d’une provision d’un montant de 30,758 milliards FCFA, équivalent à 52 millions de dollars, dans la Loi de Finances 2024 pour la gestion de tels risques.
.Outre l’approche budgétaire, le Sénégal est également membre de l’African Risk and Capacity (ARC), depuis 2012, avec la souscription à diverses polices d’assurances, notamment contre le risque de sècheresse et celui du déficit de pâturage, pour un montant de 195 millions de dollars.
De plus, notre pays expérimente, depuis 2019, le Programme Replica, avec la mise en place d’une couverture contre les impacts des pandémies.
Dans ce même registre, un projet de police d’assurance contre le risque d’inondation est en phase de structuration. ; l’on note dans ce cadre l’engagement de la compagnie d’assurance ARC à finaliser la modélisation du produit, entamée avec trois pays pilotes, en l’occurrence le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Ghana, pour une meilleure capitalisation.
Relativement au secteur de l’assurance, la Compagnie nationale d’Assurance Agricole du Sénégal (CNAAS) a permis aux agriculteurs sénégalais de bénéficier de produits associés aux risques de catastrophes naturelles.
Un autre chantier de réflexion concerne l’intégration des risques climatiques dans le dispositif prudentiel du secteur financier à travers des mécanismes de soutien vert et de facteurs pénalisants..
De manière plus structurelle, la volonté de l’Etat du Sénégal sur le financement des risques climatiques et de catastrophes se traduit par l’élaboration d’un Budget vert, annexé au projet de loi de finances pour l’année 2024, qui présente une politique fiscale et une allocation budgétaire sensibles aux effets du changement climatique.
En outre et conformément à la mise en œuvre de l’Article 6 de l’Accord de Paris, le Sénégal envisage de participer aux marchés internationaux du carbone et de mettre en place un instrument national de tarification du carbone, en partenariat avec la Banque mondiale
..J’ai également de plaisir de vous annoncer que le Sénégal a adopté, il y a juste quelques mois, un nouveau cadre réglementaire de la Gestion des Investissements publics (GIP), à travers le décret n°2023-2142 du 31 octobre 2023, qui permettra une meilleure prise en charge de la résilience climatique au cours des différentes phases du cycle de gestion des projets.
Par ailleurs, l’Etat du Sénégal s’est doté, depuis septembre 2023, d’un document-cadre pour le financement des projets intégrant les dimensions climatiques, environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), en plus d’autres initiatives, appuyées par nos Partenaires financiers, qui sont en cours de réalisation pour mieux intégrer la problématique du changement climatique et la gestion des risques y afférents dans les politiques publiques. Il s’agit notamment de l’élaboration du Rapport national sur le Changement climatique et le Développement (CCDR) et de celle d’une stratégie de financement des risques climatiques et de catastrophes (FRC), avec l’assistance technique de la BM.
La Stratégie de Financement des Risques et Catastrophes /au Sénégal. ?
En effet, le processus d’élaboration d’une stratégie FRC au Sénégal a démarré depuis septembre 2023 par le diagnostic, qui a permis de passer en revue les instruments et mécanismes de financement ex-ante et ex-post des risques de catastrophes ainsi que l’analyse du déficit de ce financement. Les données historiques révèlent qu’entre 2000 et 2022, 28 catastrophes naturelles ont été enregistrées au Sénégal, affectant environ 3 millions de personnes et causant au moins 450 morts.
Parmi les évènements marquants sur cette période, on peut citer la sécheresse de 2002, avec des pertes de production agricole d’environ 120 millions de dollars US, soit 1,7 % du PIB, et les inondations de 2009 qui ont causé des pertes et dommages estimés à 104 millions de dollars US, soit 0,6 % du PIB. De plus, les pertes et dommages liés à ces phénomènes climatiques pourraient être exacerbés, notamment pour nos pays vulnérables au changement climatique, par la recrudescence des événements extrêmes, notamment les vagues de chaleurs et les inondations..
Ce constat a motivé l’adhésion du Sénégal, depuis fin octobre 2023, à l’initiative Global Shield ou Bouclier mondial contre les risques climatiques. Cette initiative, lancée par les pays du G7 et du V20 lors de la COP27 en novembre 2022, vise à renforcer la résilience financière des personnes et pays vulnérables face aux risques climatiques croissants. Elle permettra de bénéficier d’appuis au titre du Fonds fiduciaire du Bouclier mondial, pour le renforcement du volet « adaptation/résilience » au changement climatique. Le Global Shield dispose d’une dotation de 270 millions d’euros et fournit une combinaison d’assistance technique et de soutien financier. L’adhésion de notre pays à cette initiative marque le début du processus national Global Shield qui se veut inclusif afin d’évaluer les vulnérabilités et de combler les lacunes en matière de protection financière contre les risques climatiques. C’est donc un mécanisme qui a vocation à se compléter avec les autres initiatives de nos autres partenaires et non à les concurrencer ;
Sur l’adhésion du Sénégal à l’’initiative Global Shield ou Bouclier mondial contre les risques climatiques. ?
L’adhésion du Sénégal à l’’initiative Global Shield ou Bouclier mondial contre les risques climatiques, remonte depuis fin octobre 2023,. Cette initiative, lancée par les pays du G7 et du V20 lors de la COP27 en novembre 2022, vise à renforcer la résilience financière des personnes et pays vulnérables face aux risques climatiques croissants. Elle permettra de bénéficier d’appuis au titre du Fonds fiduciaire du Bouclier mondial, pour le renforcement du volet « adaptation/résilience » au changement climatique.
Le Global Shield dispose d’une dotation de 270 millions d’euros et fournit une combinaison d’assistance technique et de soutien financier. L’adhésion de notre pays à cette initiative marque le début du processus national Global Shield qui se veut inclusif afin d’évaluer les vulnérabilités et de combler les lacunes en matière de protection financière contre les risques climatiques. C’est donc un mécanisme qui a vocation à se compléter avec les autres initiatives de nos autres partenaires et non à les concurrencer
Nous sommes en droit de souscrire à des perspectives concrètes en faveur du financement des risques climatiques et de catastrophes pour le bien de nos populations et de nos économies vulnérables aux effets du changement climatique.
Babacar Séne Journal Agropasteur/babaclimat