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M. Alvaro Lario, Président du Fonds international de développement agricole (FIDA) estime le gap de 75 milliards d’USD par an dans les pays en développement  pour référence que le déficit de financement pour l’adaptation des petits producteurs aux changements climatiques selon le Communiqué de presse;

Ainsi le Fonds international de développement agricole (FIDA), se fixe pour  un nouvel objectif de financement climatique aidant les petits producteurs agricoles à nourrir le monde ; il l’a fait savoir à travers, son Président M.Alvaro Lario, dans une déclaration  ce 7 novembre 2024 à Rome – Alors que l’intensification des changements climatiques menacent les cultures partout dans le monde, Alvaro Lario, Président du Fonds international de développement agricole (FIDA), appelle les dirigeants mondiaux participant à la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP29) à fixer un objectif précis et ambitieux en matière de financement de l’adaptation, qui intègre les besoins des petits producteurs et productrices agricoles qui produisent une part importante des denrées alimentaires dans les pays en développement, et pour le monde entier.

 Le FIDA estime pour référence que le déficit de financement pour l’adaptation des petits producteurs aux changements climatiques s’élève à environ 75 milliards d’USD par an dans les pays en développement. Il existe plus de 500 millions de petites exploitations agricoles dans le monde. Environ trois milliards de personnes vivent dans les zones rurales des pays en développement et dépendent dans une large mesure de l’agriculture à petite échelle pour leur alimentation et leurs moyens d’existence

Cet objectif précis en matière d’adaptation s’inscrirait dans le cadre du nouvel objectif chiffré collectif pour le financement de l’action climatique, qui est le nouvel objectif financier du montant de la contribution des pays développés destinée aux pays en développement pour les soutenir dans leur lutte contre les changements climatiques, et que les États membres participant à la COP devraient adopter lors de la COP29 à Bakou, en Azerbaïdjan, qui débutera le 11 novembre.

« Alors que les changements climatiques viennent bouleverser en profondeur les systèmes alimentaires, la seule manière de préserver la sécurité alimentaire mondiale est de faire une priorité du soutien à l’adaptation des petits producteurs et productrices agricoles à cette nouvelle réalité », a déclaré Alvaro Lario. « La première chose à faire pour les dirigeants de la COP29 est de fixer un objectif ambitieux au financement de l’adaptation qui permette de continuer à produire de la nourriture malgré le réchauffement de la planète. »

Les petits producteurs et productrices agricoles produisent environ 35% de la nourriture mondiale, et jusqu’à 70% en Afrique. Bien qu’ils soient essentiels à la sécurité alimentaire mondiale, ainsi qu’à leurs pays et à leurs communautés, ils reçoivent le moins de ressources pour faire face aux changements climatiques et renforcer leur résilience. Les chiffres sur les financements climatiques destinés aux systèmes agroalimentaires à petite échelle se révèlent étonnamment bas à l’échelle mondiale, avec une moyenne annuelle de seulement 5,53 milliards d’USD en 2019-2020, soit seulement 0,8% du total des financements climatiques sur l’ensemble des secteurs.

« Les petits producteurs vivent souvent dans la pauvreté et n’ont guère le choix. Ils doivent s’adapter ou sont destinés à mourir de faim », a déclaré Alvaro Lario. « L’adaptation est une question de sécurité alimentaire mondiale, mais aussi de stabilité géopolitique. La hausse des prix des denrées alimentaires, la faim et la pauvreté ont entraîné des migrations forcées et des conflits. »

Les changements climatiques jouent déjà un rôle important dans la faim dans le monde. En 2023, environ 735 millions de personnes ont souffert de la faim, en partie à cause de l’augmentation de la chaleur, des sécheresses, des inondations et des phénomènes météorologiques extrêmes. Les changements climatiques pourraient faire basculer 132 millions de personnes supplémentaires dans l’extrême pauvreté.

L’appel du FIDA à cibler les petits producteurs et productrices agricoles dans les dépenses climatiques et à décider d’un financement ambitieux pour l’adaptation intervient à un moment où phénomènes météorologiques extrêmes, températures élevées et régimes de pluie inhabituels et imprévisibles deviennent de plus en plus la norme et ont un impact dévastateur sur les cultures et les communautés rurales qui vivent de l’agriculture. Cet été, en Afrique australe, une période de sécheresse historique et des températures supérieures aux normales ont entraîné des récoltes de maïs bien inférieures à la moyenne. Dans certaines régions d’Afrique de l’Ouest, des pluies irrégulières ont affecté la production de cacao, réduisant de moitié la production au Ghana. La combinaison d’une sécheresse historique au Brésil, qui a entraîné une forte baisse de la production de café, et d’un typhon au Viet Nam, qui a dévasté la principale région productrice de café, a déclenché une forte hausse des prix sur les marchés mondiaux.

On estime que les changements climatiques pourraient réduire les rendements agricoles d’un quart d’ici la fin du siècle. D’ici 2035, c’est-à-dire dans une dizaine d’années, les changements climatiques pourraient augmenter de 50% le taux d’inflation des denrées alimentaires.

De nombreuses solutions existent pour aider les petits producteurs et producteurs agricoles à s’adapter aux changements climatiques. Elles comprennent, par exemple, l’irrigation adaptée au climat, les techniques et infrastructures de collecte de l’eau, les cultures tolérant la sécheresse, l’agroforesterie, l’agro écologie et l’amélioration de la gestion des sols. Les systèmes d’alerte précoce préviennent les agriculteurs de l’imminence d’une catastrophe, tandis que les services météorologiques les informent des conditions en cours, des périodes optimales de semis et de la gestion des cultures. En outre, ils fournissent des conseils sur la lutte contre les parasites et les maladies.

A noter que le  Fonds international de développement agricole (FIDA) est une institution financière internationale et un organisme spécialisé des Nations Unies dont le siège est situé à Rome, centre névralgique des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture. Il investit dans les populations rurales, leur donnant les moyens de réduire la pauvreté, d’accroître la sécurité alimentaire, d’améliorer la nutrition et de renforcer la résilience.

Babacar Sene Journal Agropasteur

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