La 8ème édition de la Foire Ouest Africaine des Semences Paysannes, a pris fin ce Jeudi 14 Novembre 2024 à Djimini ..Elle a été sanctionnée par une Déclaration Finale dite Déclaration Finale de Djimini où les participants venus de 17 pays membres, alliés et sympathisants du Comité Ouest Africain des Semences Paysannes (COASP) ont réfléchi autour du thème suivant axé sur « l’ Autonomie semencière et la souveraineté alimentaire : enjeux et défis pour la semence paysanne » .A travers leur Déclaration dite Déclaration Finale de Djimini , les participants ont établi plusieurs constats, avant de faire des recommandations aussi bien aux décideurs politiques qu’aux paysannes , jeunes agriculteurs , organisations de la Société civile qu’aux partenaires avant de faire appel à l’Action aux décideurs pour qu’Ensemble, préservons les semences paysannes, pour une Afrique prospère et souveraine. Nous, participants de la 8ème édition de la Foire Ouest Africaine des Semences Paysannes, venus de 17 pays membres, alliés et sympathisants du Comité Ouest Africain des Semences Paysannes (COASP), réunis à Djimini au Sénégal du 12 au 14 novembre 2024, pour mener des réflexions autour du thème suivant : « Autonomie semencière et souveraineté alimentaire : enjeux et défis pour la semence paysanne » établissons les constats suivants :1. Les Semences Paysannes sont le pilier fondamental de la Souveraineté Alimentaire En Afrique de l’Ouest, les semences paysannes représentent près de 80% des semences utilisées dans les champs, bien qu’elles ne soient pas promues par les Etats. Et pourtant, ces semences sont le fruit de milliers d’années de recherche et de sélection par les paysans. Du fait qu’elles ont traversé les âges, on ne peut douter de leur adaptabilité aux conditions locales de leur résilience aux crises. Ces semences paysannes constituent le socle de notre autonomie semencière sans laquelle on ne peut parler de systèmes alimentaires durables. Elles assurent une alimentation diversifiée, saine et durable pour nos communautés.2. Les Politiques et les réglementations constituent des contraintes au développement des SSP en Afrique. L’harmonisation des politiques et des lois semencières, très souvent influencée par des acteurs privés, favorise les semences industrielles et criminalise les Systèmes semenciers paysans (SSP).Cette approche menace la biodiversité et accroît la dépendance des agriculteurs aux entreprises semencières multinationales. L’adoption de législations respectueuses des SSP est essentielle pour préserver notre patrimoine génétique. Au regard de ces constats, nous estimons qu’il est urgent de promouvoir et de sauvegarder les Systèmes Semenciers Paysans (SSP), garants de notre souveraineté alimentaire, de notre résilience climatique, de notre diversité culturale et culturelle. Nous appelons toutes les parties prenantes à œuvrer ensemble pour que les Semences Paysannes continuent de nourrir notre continent, d’enrichir notre culture, et d’assurer notre souveraineté semencière et alimentaire. Cela passe nécessairement par les actions visant spécifiquement la Conservation des Semences Paysannes. Déjà au niveau des communautés locales rurales, les cases de semences communautaires sont de plus en plus développées pour conserver les variétés locales et garantir un accès équitable à des semences diversifiées. Il est crucial que nos États accompagnent ces initiatives afin de protéger la diversité génétique menacée par la privatisation des ressources phyto-génétiques. Dans la poursuite de cette vision, nous, participants de la 8ème édition de la foire Ouest Africaine des Semences Paysannes, recommandons :1. Aux Décideurs Politiques :o. d’adopter des politiques et des réglementations favorisant les systèmes semenciers paysans (SSP) et la diversité des cultures, en reconnaissant les droits des paysans à conserver, utiliser, échanger et vendre librement leurs semences ;o de rejeter toutes les formes d’OGM dépendants, qui augmentent la dépendance aux multinationales ;o d’investir dans la formation et la recherche participative, en collaboration avec les paysans, pour renforcer les pratiques agro- écologiques paysannes adaptées aux réalités locales.2. Aux paysannes de continuer de jouer leur rôle dans la conservation et la transmission générationnelle des semences au sein des communautés.3. Aux jeunes agriculteurs de s’engager davantage dans la préservation de la biodiversité et des SSP afin de d’assurer la relève pour la sauvegardes des systèmes semenciers paysans.4. Aux Organisations de la Société Civile et aux Partenaires o d’initier des plateformes de dialogue entre paysans, autorités, chercheurs et société civile afin d’intégrer les SSP dans les stratégies de quête de la souveraineté alimentaire ;o de renforcer la collaboration entre réseaux, afin de porter plus haut la voix des paysans au niveau continental pour une gouvernance semencière inclusive et équitable. Appel à l’Action :Nous exhortons les décideurs, aux niveaux, national, sous régional et régional, à adopter des cadres réglementaires favorables aux SSP et qui combattent la bio- piraterie . Les systèmes semenciers paysans réduisent les risques d’érosion génétique et sont essentiels à la préservation de l’autonomie semencière des communautés. Cela est essentiel pour faire face aux défis économiques et climatiques actuels. Il est temps de construire une gouvernance semencière centrée sur les besoins des populations locales et respectueuses de notre patrimoine phyto-génétique et culturel. Ensemble, préservons les semences paysannes, pour une Afrique prospère et souveraine. journal Agropasteur