L’ONU lance des avertissements stricts et propose des remèdes pratiques à travers le rapport qui s »intitule ‘’Regards et Perspectives sur les Terres du Monde’’ (Global Land Outlook 2) .Selon le Communiqué de presse reçu à notre rédaction ce rapport est le plus complet jamais publié sur le sujet peu avant la COP15 de la CNULCD en Afrique. Elaboré pendant cinq ans avec 21 organisations partenaires, le rapport phare de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, ‘’Regards et Perspectives sur les Terres du Monde’’ (Global Land Outlook 2 /GLO2 comporte plus de 1 000 références et constitue le regroupement le plus complet d’informations sur le sujet jamais réuni. , Jusqu’à 40 % des terres de la planète sont dégradées, ce qui affecte directement la moitié de l’humanité et menace environ la moitié du PIB mondial (44 000 milliards de dollars). Si le statu quo se poursuit jusqu’en 2050, le rapport prévoit une dégradation supplémentaire d’une superficie de la taille de l’Amérique du Sud. L’engagement actuel des nations à restaurer 1 milliard d’hectares dégradés d’ici 2030 nécessite 1,6 milliard de dollars US au cours de cette décennie, soit une fraction des 700 milliards de dollars annuels de subventions aux combustibles fossiles et à l’agriculture. Alors que les prix des denrées alimentaires s’envolent dans un contexte de changements climatiques rapides et d’autres changements planétaires, Il faut déclarer une « situation de crise » pour conserver, restaurer et utiliser les terres de manière durable. La façon dont les ressources terrestres – sol, eau et biodiversité – sont actuellement mal gérées et mal utilisées menace la santé et la survie de nombreuses espèces sur Terre, y compris la nôtre, avertit un nouveau rapport sévère de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD). Elaboré pendant cinq ans avec 21 organisations partenaires, le rapport phare de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, ‘’Regards et Perspectives sur les Terres du Monde’’ (Global Land Outlook 2 /GLO2 comporte plus de 1 000 références et constitue le regroupement le plus complet d’informations sur le sujet jamais réuni. , Il offre une vue d’ensemble d’une ampleur sans précédent et projette les conséquences planétaires de trois scénarios jusqu’en 2050 : maintien du statu quo, restauration de 50 millions de kilomètres carrés de terres et mesures de restauration complétées par la conservation de zones naturelles essentielles aux fonctions écosystémiques spécifiques. Il expose des centaines de moyens pratiques de restaurer les terres et les écosystèmes aux niveaux local, national et régional. Il évalue également les contributions potentielles des investissements dans la restauration des terres pour l’atténuation du changement climatique, la conservation de la biodiversité, la réduction de la pauvreté, la santé humaine et d’autres objectifs clés du développement durable. Le rapport met en garde : « À aucun autre moment de l’histoire moderne, l’humanité n’a été confrontée à un tel éventail de risques et d’aléas familiers et inconnus, interagissant dans un monde hyperconnecté et en mutation rapide. Nous ne pouvons pas nous permettre de sousestimer l’ampleur et l’impact de ces menaces existentielles. » « Conserver, restaurer et utiliser nos ressources terrestres de manière durable est un impératif mondial, qui nécessite une action de crise… Le statu quo n’est pas une voie viable pour notre survie et notre prospérité continues. » Regards et Perspectives sur les Terres du Monde (GLO2) propose des centaines d’exemples du monde entier qui démontrent le potentiel de la restauration des terres. Il est publié avant la15ème session de la Conférence des parties à la CNULCD (COP15), qui se tiendra à Abidjan, en Côte d’Ivoire, du 9 au 20 mai 2022. Selon Ibrahim Thiaw, Secrétaire exécutif de la CNULCD, « L’agriculture moderne a modifié le visage de la planète plus que toute autre activité humaine. Nous devons repenser de toute urgence nos systèmes alimentaires mondiaux, qui sont responsables de 80 % de la déforestation, de 70 % de l’utilisation de l’eau douce et de la plus grande cause de perte de biodiversité terrestre. » « Investir dans la restauration des terres à grande échelle est un mécanisme puissant et rentable pour lutter contre la désertification, l’érosion des sols et la perte de production agricole. En tant que ressource finie et notre actif naturel le plus précieux, nous ne pouvons pas nous permettre de continuer à considérer la terre comme acquise. » Pour les futurs scénarios ,le rapport prévoit les résultats d’ici 2050 et les risques encourus selon trois scénarios : • Le scénario de base : maintien du statu quo, poursuite des tendances actuelles en matière de dégradation des terres et des ressources naturelles, tandis que la demande de denrées alimentaires, d’aliments pour animaux, de fibres et de bioénergie continue d’augmenter. Les pratiques de gestion des terres et le changement climatique continuent d’entraîner une érosion généralisée des sols, une baisse de la fertilité et une augmentation des rendements, ainsi qu’une nouvelle perte de zones naturelles due à l’expansion de l’agriculture. D’ici 2050: 16 millions de kilomètres carrés présentent une dégradation continue des sols (soit la taille de l’Amérique du Sud) • Un déclin persistant et à long terme de la productivité végétative est observé pour 12 à 14 % des terres agricoles, des pâturages et des zones naturelles – l’Afrique subsaharienne étant la plus touchée 69 gigatonnes de carbone supplémentaires sont émises de 2015 à 2050 en raison du changement d’affectation des terres et de la dégradation des sols. Cela représente 17 % des émissions annuelles actuelles de gaz à effet de serre : carbone organique du sol (32 gigatonnes), végétation (27 gigatonnes), dégradation/conversion des tourbières (10 gigatonnes). Pour la restauration ce scénario suppose la restauration d’environ 5 milliards d’hectares (50 millions de kilomètres carrés ou 35 % de la surface terrestre mondiale) à l’aide de mesures telles que l’agroforesterie, la gestion des pâturages et la régénération naturelle assistée. Les engagements internationaux actuels s’élèvent à 10 millions de kilomètres carrés. D’ici 2050 les rendements des cultures augmentent de 5 à 10 % dans la plupart des pays en développement par rapport au niveau de référence. L’amélioration de la santé des sols entraîne une hausse des rendements agricoles, les gains les plus importants étant enregistrés au Moyen-Orient, en Afrique du Nord, en Amérique latine et en Afrique subsaharienne, ce qui limite la hausse des prix des denrées alimentaires • La capacité de rétention d’eau des sols augmenterait de 4 % dans les terres de culture pluviale • Les stocks de carbone augmentent de 17 gigatonnes nettes entre 2015 et 2050 en raison des gains de carbone dans les sols et de la réduction des émissions • La biodiversité continue de décliner, mais pas aussi rapidement, avec 11 % de la perte de biodiversité évitée. • Restauration et protection : ce scénario comprend les mesures de restauration, complétées par des mesures de protection des zones importantes pour la biodiversité, la régulation de l’eau, la conservation des sols et des stocks de carbone et la fourniture de fonctions écosystémiques critiques. D’ici 2050, 4 millions de kilomètres carrés supplémentaires de zones naturelles (soit la taille de l’Inde et du Pakistan). Les gains les plus importants sont attendus en Asie du Sud et du Sud-Est et en Amérique latine. Les protections empêcheraient la dégradation des terres par l’abattage, le brûlage, le drainage ou la conversion • Environ un tiers de la perte de biodiversité prévue dans le scénario de base serait évitée • 83 gigatonnes de carbone supplémentaires sont stockées par rapport au scénario de base. Les émissions évitées et le stockage accru de carbone égaleraient à plus de sept années d’émissions mondiales totales actuelles. Il faut noter que la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD) est la vision et la voix mondiales de la terre. Nous unissons les gouvernements, les scientifiques, les décideurs, le secteur privé et les communautés autour d’une vision commune et d’une action mondiale pour restaurer et gérer les terres du monde pour la durabilité de l’humanité et de la planète. Bien plus qu’un traité international signé par 197 parties, la CNULCD est un engagement multilatéral visant à atténuer les effets actuels de la dégradation des terres et à faire progresser la gestion des terres de demain afin de fournir de la nourriture, de l’eau, un abri et des opportunités économiques à tous les peuples de manière équitable et inclusive .Babacar sene journal agropasteur/babaclimat