La deuxième édition du rapport Regards et Perspectives sur les Terres du Monde (GLO2) atteste que les projections de scenaries confirment que 44 000 milliards de dollars US – soit environ la moitié de la production économique annuelle mondiale sont mis en danger par la perte du capital naturel fini et des services de la nature, qui sous-tendent la santé humaine et environnementale en régulant le climat, l’eau, les maladies, les parasites, les déchets et la pollution atmosphérique, tout en fournissant de nombreux autres avantages tels que les loisirs et les bénéfices culturels • Le rendement économique de la restauration des terres et de la réduction de la dégradation, des émissions de gaz à effet de serre et de la perte de biodiversité pourrait atteindre 125 000 à 140 000 milliards de dollars américains chaque année, soit jusqu’à 50 % de plus que les 93 000 milliards de dollars du PIB mondial en 2021 • La réaffectation, au cours de la prochaine décennie, de seulement 1 600 milliards de dollars US des 700 milliards de dollars annuels de subventions aux effets pervers accordées aux industries des combustibles fossiles et de l’agriculture permettrait aux gouvernements de respecter les promesses actuelles de restaurer d’ici 2030 quelque 1 milliard d’hectares dégradés – une superficie équivalente à celle des États-Unis ou de la Chine – dont 250 millions d’hectares de terres agricoles • La restauration des terres, des sols, des forêts et d’autres écosystèmes contribuerait à plus d’un tiers de l’atténuation rentable du changement climatique nécessaire pour limiter le réchauffement de la planète à 1,5°C tout en soutenant la conservation de la biodiversité, la réduction de la pauvreté, la santé humaine et d’autres objectifs clés du développement durable • De nombreuses pratiques traditionnelles et modernes de production alimentaire régénératrice peuvent permettre à l’agriculture de pivoter pour passer du statut de principale cause de dégradation à celui de principal catalyseur de la restauration des terres et des sols • Les communautés rurales pauvres, les petits exploitants agricoles, les femmes, les jeunes, les populations autochtones et les autres groupes à risque sont touchés de manière disproportionnée par la désertification, la dégradation des sols et la sécheresse. Dans le même temps, les connaissances traditionnelles et locales des peuples autochtones et des communautés locales, gardiens avérés des terres, représentent un vaste stock de capital humain et social qui doit être respecté et être utilisé pour protéger et restaurer le capital naturel • Un soutien financier immédiat est nécessaire pour financer la conservation et la restauration dans les pays en développement qui détiennent une plus grande part de la distribution mondiale d’écosystèmes intacts, biodiversifiés et riches en carbone • Les projets et programmes de restauration ont généralement des effets multiplicateurs à long terme qui renforcent les économies rurales et contribuent à un développement régional plus large. Ils génèrent des emplois qui ne peuvent être délocalisés, et les investissements stimulent la demande qui profite aux économies et aux communautés locales Rassembler les plans d’action nationaux actuellement cloisonnés dans le cadre de la CNULCD, de la Convention sur la diversité biologique et de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques représente une opportunité immédiate d’aligner les objectifs et les engagements pour mettre en œuvre la restauration des terres, réaliser des avantages multiples et maximiser les retours sur investissement • Les droits à la terre et aux ressources, garantis par des lois applicables et des institutions de confiance, peuvent transformer des actifs fonciers sous-performant en opportunités de développement durable, contribuant à maintenir des sociétés équitables et cohésives • Une gouvernance foncière inclusive et responsable, y compris la sécurité d’occupation, est un moyen efficace d’équilibrer les compromis et d’exploiter les synergies qui optimisent les résultats de la restauration • Les prairies et les savanes sont des écosystèmes productifs et biodiversifiés qui égalent les forêts tant par leur étendue globale que par leur besoin de protection et de restauration. Les zones humides sont tout aussi importantes, car elles connaissent un déclin à long terme, avec des pertes moyennes trois fois supérieures à celles des forêts mondiales au cours des dernières décennies. Le maintien de leur capacité à absorber et à stocker le carbone est essentiel pour un avenir résilient au climat • Les monocultures intensives et la destruction des forêts et d’autres écosystèmes pour la production de nourriture et de produits de base génèrent la majeure partie des émissions de carbone associées au changement d’affectation des terres • Si les tendances actuelles de dégradation des terres se poursuivent, les perturbations de l’approvisionnement alimentaire, les migrations forcées, la perte rapide de biodiversité et les extinctions d’espèces augmenteront, accompagnées d’un risque plus élevé de zoonoses comme le COVID-19, d’un déclin de la santé humaine et de conflits liés aux ressources terrestres. babacar sene journal Agropasteur/babaclimat