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À seulement 64 mois de l’échéance fixée pour atteindre les Objectifs de développement durable (ODD), les organisations de la société civile et des acteurs institutionnels exhortent les gouvernements à passer des engagements aux actes concrets. Lors de la 80e Assemblée générale des Nations Unies (AGNU), l’ODD 3 (santé et bien-être) et l’ODD 5 (égalité des sexes) apparaissent comme des leviers essentiels pour concrétiser l’Agenda 2030.

Un compte à rebours de 64 mois se dégage face aux défis ; une réelle constante qui confirme que l’heure n’est plus aux discours mais à l’action.

« Nous ne demandons pas la charité, mais la justice », martèle Benedicta Oyewole. D’ici 2030, l’objectif est clair : garantir à chaque femme, chaque fille et chaque personne, l’accès à la santé, à l’égalité et à la dignité.

Alors que les dirigeants mondiaux s’apprêtent à se réunir à New York pour l’AGNU 2025, les regards se tournent vers l’évaluation des engagements pris en 2015 en matière de santé, d’égalité des sexes et de droits humains. « Les mouvements anti-droits et anti-genre menacent les rares progrès obtenus », alerte Shobha Shukla, directrice exécutive fondatrice du CNS et coordinatrice du réseau SHE & Rights.

Des signaux d’espoir malgré les pressions anti droits et reculs politiques  se confirment ; la Thaïlande a franchi une étape historique en devenant le premier pays d’Asie du Sud-Est à légaliser le mariage pour tous. Pour Matcha Phorn-In, militante thaïlandaise, cette victoire législative constitue une avancée majeure pour les droits des personnes LGBTQIA+, même si « la criminalisation persiste dans de nombreux pays voisins ».

D’autres initiatives locales montrent que le changement est possible. En Inde, le projet SWEET de Humana People to People accompagne des femmes sans-abri touchées par la tuberculose et le VIH, les transformant en actrices du changement au sein de leurs communautés.

Dans plusieurs pays africains, les lois restrictives et les projets de législation régressifs ralentissent les avancées. « Certaines lois punitives, comme celles criminalisant l’homosexualité en Ouganda et les projets similaires déposés au Ghana et au Kenya, entravent sérieusement la réalisation des ODD 3 et 5 », explique Kavutha Mutua, avocate à la Haute Cour du Kenya.

Au Kenya, le retrait de l’engagement sur l’éducation sexuelle complète et les contradictions liées au Protocole de Maputo constituent, selon elle, des exemples de politiques qui mettent en péril la santé et les droits sexuels et reproductifs, en particulier pour les jeunes femmes et les filles.

À l’inverse, le Népal est cité comme un modèle inspirant de résilience et de leadership. « Notre pays est passé de la fragilité au leadership en matière de santé publique, malgré des ressources limitées et des crises multiples », souligne le Dr Bikash Devkota, secrétaire au ministère de la Santé. Le pays a enregistré une baisse de plus de 70 % de la mortalité maternelle en trois décennies et a été officiellement déclaré exempt de rubéole par l’OMS en août 2025.

En Asie-Pacifique, Anjali Shenoi (ARROW) insiste sur l’accès universel aux services de santé sexuelle et reproductive et sur la lutte contre les mariages précoces et les avortements à risque, encore responsables de trop de décès maternels.

Somme toute des appels à l’action aussi bien en Afrique qu’en Asie-Pacifique s’imposent « Sans ODD 3 et ODD 5, il n’y aura ni développement humain, ni paix durable, ni transformation économique. » avertit Bénédicta Oyedayo Oywole(IPPF Afrique) qui confirme que les priorités sont claires, il s’agit d’investir dans les soins de santé primaires, mettre fin aux violences basées sur le genre et financer les organisations locales de défense des droits. » 

Babacar Séne Journal Agropasteur

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