Le Forum sur la Pastoralisme Nouakchott +10 sera partagé entre Conférence, colloque, séminaire à Nouakchott (Mauritanie) du 6 novembre 2024 au 8 novembre 2024 pour arquer une “Une décennie d’actions au profit des communautés pastorales et agropastorales à travers les Réalisations et trajectoires futures” visant à évaluer les résultats de la mise en œuvre de la Déclaration de 2013, les succès réalisés, les difficultés rencontrées, ainsi que les trajectoires futures.
Dans un contexte socio-politique et sécuritaire régional en pleine évolution, les participants partageront les leçons apprises, et proposeront des réorientations pour susciter de nouveaux engagements face aux nouveaux enjeux et défis, afin de mieux planifier les futurs investissements pour renforcer la résilience et la productivité du secteur de l’élevage dans la région.
Déjà le compte à rebours est lancé pour le Forum de haut niveau sur le pastoralisme, dénommé Nouakchott+10 ;
Face à la presse, le Secrétaire Exécutif du CILSS, Dr Abdoulaye Mohamadou, avait situé le contexte de l’évènement qui se tiendra une dizaine d’années après la Déclaration de Nouakchott de 2013 par laquelle les Chefs d’Etat et de gouvernement du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest, en collaboration avec leurs partenaires, et qui avaient appelé à valoriser les systèmes de productions pastorales et agropastorales.
Le moment est ainsi venu pour l’ensemble des parties prenantes de dresser le bilan des interventions écoulées et de proposer des réorientations éventuelles face aux enjeux et défis émergents.
Le ministre de l’Elevage de la Mauritanie a salué les résultats obtenus de la mise en œuvre de la Déclaration de 2013, soulignant la nouvelle dynamique régionale et en particulier celle, nationale marquée par l’érection d’un ministère consacré exclusivement à l’élevage et la formulation de programmes de développement de l’élevage et du pastoralisme. De son avis, Nouakchott+10 constituera un éloquent symbole de la solidarité régionale en faveur du pastoralisme et de l’intégration régionale du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest.
La nécessité de développer davantage les chaines de valeur de l’élevage en tant que levier de développement économique local et d’intégration régionale est partout relevée Le CILSS apporte son expertise scientifique et technique aux pays de la région pour relever l’ensemble des défis qui s’impose au secteur.
Le Forum Nouakchott+10 débouchera sur une nouvelle déclaration en faveur d’un développement rural inclusif tenant compte des défis actuels et émergeants et l’interaction entre l’agriculture et l’élevage.
Le pastoralisme revêt une importance économique considérable dans les pays d’Afrique de l’Ouest en général et dans la zone saharo-sahélienne en particulier où il contribue dans une large mesure à la sécurité alimentaire et nutritionnelle des habitants, à la gestion durable des ressources naturelles, à l’adaptation au changement climatique, à la génération de revenus et à la réduction de la pauvreté.
L’élevage, notamment dans le cadre de systèmes pastoraux, représente près de 15% du produit intérieur brut (PIB) de ces pays, et le secteur est une source d’emploi et de revenus pour une grande partie de la population. Le pastoralisme, qui est un atout majeur des pays de la zone saharo-sahélienne, est également un puissant facteur d’intégration économique régionale grâce au commerce florissant qu’il génère, au-delà des frontières, jusqu’aux pays côtiers d’Afrique de l’Ouest. Grâce à leur mode de vie et à leurs compétences spéciales, les éleveurs pastoraux sont mieux placés que quiconque pour s’adapter à l’évolution de l’environnement de l’espace saharo-sahélien et à renouveler ce dernier. La résilience des sociétés pastorales est toutefois mise à l’épreuve par les chocs multiples qui conjuguent leurs effets et par leurs répercussions environnementales, économiques, sociales et même politiques. Toutefois, les territoires où les éleveurs pastoraux vivent et assurent leur subsistance sont maintenant en proie à une insécurité civile qui traverse les frontières, et font l’objet d’opérations d’expansion d’activités agricoles. Afin de faire face à cette menace, les ministères chargés de l’Élevage et de la Sécurité, les spécialistes du secteur et les partenaires de développement se sont réunis à N’Djamena (Tchad) en mai 2013 pour examiner la contribution de l’élevage pastoral à la sécurité et au développement des régions saharo-sahéliennes. Cette réunion a produit un premier résultat marquant, la « Déclaration de N’Djamena sur l’élevage pastoral ».
Pour rappel en octobre 2013, le Forum de haut niveau des chefs d’État et de gouvernement des six pays du Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Tchad) consacré au pastoralisme à Nouakchott a adopté la « Déclaration de Nouakchott » appelant à « sécuriser les modes d’existence et les moyens de production des populations pastorales et [a] accroître le produit brut des activités d’élevage d’au moins 30 % dans les six pays concernés au cours des cinq prochaines années en vue d’augmenter significativement les revenus des pasteurs sur un horizon de 5 à 10 ans ». Dix ans plus tard, de nombreux progrès, qui ont eu des effets positifs notables sur les populations pastorales et agropastorales, ont été réalisés dans les domaines de la santé animale, de la gestion durable des ressources naturelles, du développement de la production animale et de l’infrastructure de commercialisation de ces produits, de l’inclusion sociale des éleveurs, en particulier des femmes et des jeunes, et du renforcement des institutions nationales chargées de l’élevage. De nouveaux défis, parmi lesquels la sécheresse, la désertification, l’insécurité alimentaire, les problèmes économiques et l’insécurité politique menacent toutefois maintenant la résilience des communautés pastorales.
Idem pour le programme régional d’appui au pastoralisme au Sahel le projet PRAPS-1, mené de 2015 à 2021, et sa deuxième phase, PRAPS-2, qui se poursuit depuis 2021 appuyé par la Banque mondiale qui apporte un soutien au pastoralisme dans le Sahel
Ses engagements ont permis d’obtenir des contributions de partenaires de développement comme l’UE, l’AFD, l’AfDB, la BID et le MCC/MCA.
Ainsi le Forum vient à son heure faire le bilan des résultats obtenus et d’évaluer ces derniers ainsi que les progrès réalisés au cours des 10 dernières années dans les pays du Sahel et d’Afrique de l’Ouest. Il a l’intention de revoir les stratégies en prenant en compte les nouveaux défis et les nouvelles opportunités de manière à orienter les futurs investissements sur des activités permettant d’accroître la productivité et la résilience du secteur de l’élevage et d’assurer la sécurité des systèmes pastoraux dans la région.
Le Forum qui verra la participation des chefs d’État et de gouvernement et des ministres des Finances, de l’Agriculture et de l’Élevage des pays d’Afrique de l’Ouest et du Sahel, des représentants des partenaires de développement, des parties prenantes pertinentes du secteur privé ainsi que des représentants d’organisations régionales. permettra d’établir des stratégies concrètes pour transformer le secteur de l’élevage dans les pays du Sahel et d’Afrique de l’Ouest en tirant parti des réflexions sur l’action à mener, des expériences partagées et des possibilités existantes. Il fournira aux parties en présence et aux pays participants des informations sur la manière de promouvoir, de renforcer et de concrétiser le soutien à l’élevage et au pastoralisme aux niveaux régional et international en publiant une nouvelle Déclaration fondée sur un message unificateur.
Il contribuera à renforcer les partenariats entre le secteur privé, les administrations publiques et les partenaires de développement et renouvellera l’engagement en faveur d’un plan d’action pour les 10 prochaines années tout en traitant de la question de la viabilité des communautés pastorales et en contribuant à la sécurité dans la région.
Babacat Sene journal Agropasteur