La capitale Accra au Ghana a abrité la rencontre annuelle sur les Prévisions Saisonnières des caractéristiques Agro-hydro-climatiques de la grande saison des pluies dans les Pays du Golfe de Guinée 2024 (PRESA-GG 2024) organisée par AGRHYMET, le Centre Climatique Régional pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (AGRHYMET CCR-AOS), en collaboration avec l’ACMAD, les services météorologiques et hydrologiques nationaux (SMNH) des pays du Golfe de Guinée et les organismes des bassins.
Il ressort de cette rencontre dont la clôture a eu lieu ce Vendredi 1 er Mars 2024, que des quantités de pluies globalement déficitaires sur la partie littorale de la Côte d’Ivoire et les zones environnantes au Ghana et au Libéria sont attendues pour la grande saison des pluies 2024 dans les parties Sud des pays du Golfe de Guinée en plus d’ un démarrage tardif à normal une fin précoce à normale, des séquences sèches longues à normales et des écoulements moyens à excédentaires dans les bassins côtiers de la partie Est et moyens à déficitaires dans ceux de la partie Ouest.
Il faut noter que les prévisions saisonnières sont basées sur, entre autres, l’analyse de la situation actuelle et des évolutions probables des Températures de Surface des Océans (TSO), les prévisions des centres mondiaux et les modèles statistiques issus des données des SNMH et la connaissance des experts sur les caractéristiques du climat dans la région du Golfe de Guinée sur la base de référence climatologique dess30 trente dernières années (1991-2020).
A l’issue du consensus obtenu entre les différentes informations analysées sur cette base référentielle, la synthèse des prévisions fait état de l’attente dans la partie littorale de la Côte d’Ivoire, le Sud-ouest du Ghana et le Sud-est du Libéria, de quantités de pluies globalement déficitaires à moyennes pour les périodes Mars- Avril-Mai et Avril-Mai-Juin 2024.
Cependant, aussi bien déficitaires dans la partie littorale de la Cote d’Ivoire le sud-ouest de Ghana et Libéria, elles sont normales à excédentaires sur le Sud et le Centre de la Guinée, la partie Nord du Libéria, le Sud-est Ghana, les parties Sud du Togo, du Bénin et du Nigéria.
Entres autres prévisions, noter que sur toutes les zones Sud des pays du Golfe de Guinée, allant du Sud-Est Côte d’ivoire au Sud-Ouest Nigéria les dates de début de saison tardives à normale et précoces pour les dates de fin de saison précoces à moyennes, sur la zone bimodale de l’Est Côte d’Ivoire du Ghana, du Togo, du Bénin, et de l’Ouest du Nigeria ;
Les prévisions font en outre état des durées de séquences sèches longues à normales qui sont globalement attendues en début et dans la deuxième moitié de la saison sur toute la bande Sud allant du Sud-Est de la Côte d’Ivoire au Sud-ouest du Nigéria.
Toutefois, sur la partie Sud-Ouest du Nigeria, il est attendu des séquences sèches normales à courtes en début de saison en plus des écoulements équivalents à inférieurs à la normale 1991-2020 au niveau des bassins de la partie Ouest des pays du Golfe de Guinée et des écoulements moyens à supérieurs prévus dans la partie Est.
D’ailleurs de manière spécifique , en ce qui concerne les écoulements , ils seront moyens à excédentaires dans les bassins du Mono (au Togo et Bénin), de l’Ouémé (au Bénin), du Lac-Togo (au Togo) et dans les bassins côtiers de Pra et Densu (au Ghana), et Ils globalement déficitaires dans les bassins côtiers du San Pedro, de Agneby, de Bia et dans la partie littorale du bassin de la Comoé (en Côte d’Ivoire). Ils seraient en revanche déficitaires dans les bassins côtiers de Tano et Ankobra (au Ghana) et dans la Sassandra Inférieure (en Côte d’Ivoire).
De fortes recommandations sont prises à l’issue de cette rencontre annuelle face au risque de sécheresse, où le doute des risques de déficits hydriques dans les zones concernées est évident ; ce qui pourrait entraver la mise en place et la croissance des plantes et favoriser le développement d’insectes ravageurs des cultures.
Face à cette situation et, pour amoindrir les risques de baisse des rendements agricoles, il est recommandé non seulement de diversifier les pratiques agricoles, à travers la promotion de l’irrigation, du maraichage et l’association des cultures , mais aussi d’ adopter des techniques culturales de conservation des sols et de l’eau , de favoriser les espèces et variétés de cultures à cycles courts et les plus tolérantes au déficit hydrique, la vigilance contre les ravageurs des cultures (chénille légionnaire et autres insectes, nuisibles) , la mise en place des stocks en produits alimentaires , le suivi de la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans les zones à risque et le transfert des risques liés notamment à la pluviométrie pour protéger les producteurs contre les effets des pertes de récoltes, à travers la souscription à des assurances agricoles indicielles ;
Il s’agira en plus de bien et beaucoup communiquer et diffuser continuellement et efficacement des informations météo et climatiques aux utilisateurs finaux et aux décideurs et d’interagir avec les techniciens de la Météorologie Nationale, de l’Agriculture et de l’Hydrologie pour des informations spécifiques et des conseils agro-hydro-météorologiques sur les conduites à tenir.
D’autres recommandations face au risque d’inondation appellent à la nécessité de maintenir la garde et de suivre les mises à jour de prévisions saisonnières et des prévisions de courtes et moyennes échéances produites
Pour une meilleure valorisation de la saison des pluies, il est recommandé aux organisations agricoles, autorités, gestionnaires des ressources en eau, Projets et ONG, d’appuyer les producteurs, y compris les femmes et les jeunes, à mieux tirer profit de la saison des pluies
Et enfin , une forte recommandation est faite à l’endroit des acteurs des différents secteurs d’être attentifs aux mises à jour faites par AGRHYMET CCR-AOS, l’ACMAD et les services météorologiques et hydrologiques nationaux tout au long de la saison.
Babacar Sene Journal Agropasteur/babaclimat