Le rapport indique que de nombreuses pratiques d’agriculture régénératrice ont le potentiel d’augmenter le rendement des cultures et d’améliorer leur qualité nutritionnelle tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre et en retirant le carbone de l’atmosphère. Parmi les exemples, citons le réensauvagement (réduction de l’empreinte humaine pour permettre aux processus écologiques naturels de se rétablir) dans la vallée du Côa, dans le nord du Portugal et dans les zones humides d’Iberá, en Argentine ; la préparation à la sécheresse et la réduction des risques par le biais de programmes nationaux au Mexique, aux États-Unis et au Brésil ; l’atténuation des sources de tempêtes de sable et de poussière en Irak, en Chine et au Koweït ; et la restauration des terres en fonction du genre au Mali, au Nicaragua et en Jordanie. Il existe également des cas de stratégies intégrées de lutte contre les inondations et la sécheresse, ainsi que de restauration de paysages forestiers à l’aide de cultures à forte valeur ajoutée. Les bonnes pratiques peuvent concerner l’agriculture en terrasses et en courbes de niveau, la conservation et la restauration des bassins versants, ainsi que la collecte et le stockage des eaux de pluie. Outre leurs avantages économiques, ces mesures améliorent la rétention et la disponibilité de l’eau, préviennent l’érosion des sols et les glissements de terrain, réduisent les risques d’inondation, séquestrent le carbone et protègent l’habitat de la biodiversité. La grande muraille verte de l’Afrique, qui vise à restaurer les paysages dégradés du continent, est un exemple « d’initiative régionale de restauration qui adopte une approche intégrée et promet de transformer la vie de millions de personnes », indique le rapport. « Les études de cas du monde entier présentées dans Perspectives Territoriales Mondiales (GLO2) montrent clairement que la restauration des terres peut être mise en œuvre dans presque tous les contextes et à de nombreuses échelles spatiales, ce qui suggère que chaque pays peut concevoir et mettre en œuvre un programme de restauration des terres adapté à ses besoins de développement », déclare M. Thiaw. De nombreux cas, ajoute-t-il, soulignent la valeur de l’éducation, de la formation et du renforcement des capacités, non seulement pour les communautés locales, mais aussi pour les responsables gouvernementaux, les gestionnaires des terres et les planificateurs du développement. L’établissement d’un lien entre l’engagement local et les politiques ainsi que les budgets nationaux contribuera à garantir un programme de restauration réactif et bien aligné qui produira des résultats tangibles pour les populations, la nature et le climat. Prévenir, stopper et inverser la dégradation des écosystèmes dans le monde entier est l’objectif de la Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes (2021-2030), qui appelle à une réponse large et équilibrée, portant sur tous les écosystèmes et leur connectivité afin de rétablir une mosaïque de paysages sains. Ces efforts sont étroitement alignés à la cible 15.3 des ODD, qui appelle les pays à s’efforcer d’atteindre la neutralité en matière de dégradation des terres d’ici 2030. « L’espoir demeure car la décennie de la restauration a commencé », déclare M. Thiaw. « Il est maintenant temps d’exploiter la volonté politique, l’innovation et l’action collective pour restaurer nos terres et nos sols en vue d’une récupération à court terme et d’une régénération à long terme pour garantir un avenir plus stable et plus résilient. » L’on peut attester qu’en parcourant le rapport que 50% représente la proportion de l’humanité touchée par la dégradation des terres , 7 à 30 dollars US de bénéfices rendus pour chaque dollar investi dans la restauration des terres dégradées , quatre des limites planétaires (utilisées pour définir un « espace de fonctionnement sûr pour l’humanité ») déjà dépassées : changement climatique, perte de biodiversité, changement d’utilisation des terres et cycles géochimiques, violations directement liées à la désertification, à la dégradation des terres et à la sécheresse d’origine humain et lus de 40 % de la surface terrestre mondiale occupée par l’agriculture.En outre , 15 % represente la proportion des 700 milliards de dollars US versés chaque année en subventions commerciales qui ont un impact positif sur le capital naturel, la biodiversité, la stabilité des emplois à long terme ou les moyens de subsistance et plus de 70% des forêts tropicales sont défrichées pour l’agriculture entre 2013 et 2019 en violation des lois ou réglementations nationales 1% des exploitations agricoles contrôlent plus de 70 % des terres agricoles mondiales 80% des exploitations agricoles de moins de deux hectares, représentent 12 % du total des terres agricoles • 50% : réduction des terres dégradées d’ici 2040, promise par les dirigeants du G20 en novembre 2020 • Plus de 115 : pays ayant pris collectivement des engagements quantitatifs, basés sur les surfaces, d’ici la fin 2021, une promesse de restaurer 1 milliard d’hectares de fermes, de forêts et de pâturages • Plus de 100 : pays ayant des plans pour la neutralité de la dégradation des terres d’ici 2030 : des » cadres d’action » par les autorités locales et nationales, la société civile et le secteur privé et 130 pays ont réaffirmé dans la Déclaration des dirigeants de Glasgow sur les forêts et l’utilisation des terres (nov. 2021) leurs engagements individuels et collectifs respectifs dans le cadre des trois conventions de Rio – sur la désertification (CNULCD), la diversité biologique (CDB) et le changement climatique (CCNUCC), soutenus par des promesses sans précédent des entreprises et des donateurs. Elle comprend également des engagements visant à faciliter les politiques de commerce et de développement qui évitent la déforestation et la dégradation des sols, notamment en ce qui concerne les produits agricoles faisant l’objet d’un commerce international, tels que le bœuf, le soja, l’huile de palme et le bois. Babacar sene journal Agropasteur/babaclimat