Les femmes ont relevé le défi de la production de Souchet Agro écologique » au Togo »grâce à l’’ONG togolaise ENPRO, en partenariat avec le Gret ; Ainsi l’ONG togolaise Ecosystème naturel propre (Enpro), professionnelle de la production de compost issu des déchets ménagers et de leur valorisation dans le secteur agricole s’est donc lancée pour le défi d’accompagner la coopérative Mokpokpo des femmes de la commune de Gblainvié située dans la préfecture du Zio, à une quarantaine de kilomètres de la capitale togolaise à engager la transition agroécologique dans la culture du souchet ; c’est véritablement une initiative agroécologique innovante menée par des femmes au Togo à travers la culture du souchet qui est un petit tubercule cultivé en Afrique de l’Ouest, notamment au Togo. . Il est très apprécié au Togo, où sa culture est essentiellement féminine ; Il est généralement consommé sous sa forme brute, cru, séché ou grillé, mais aussi commercialisé sous forme de liqueur ou de farine – notamment pour la fabrication de bouillies infantiles.
Majoritairement issu de l’agriculture conventionnelle, très gourmande en intrants chimiques, le souchet togolais subit également de plein fouet la concurrence des pays voisins.
Le souchet est un petit tubercule appartenant à la famille des cyperaceae, comme le papyrus. Il est cultivé sur de nombreux territoires, de l’Espagne à l’Afrique de l’ouest. Ses produits dérivés sont recherchés pour leurs qualités nutritionnelles, en particulier par les amateurs occidentaux de bio et d’aliments alternatifs. Le souchet togolais est cependant majoritairement issu de l’agriculture conventionnelle très gourmande en intrants chimiques, et il subit la concurrence des pays producteurs voisins
. L’ONG togolaise Enpro, en partenariat avec le Gret, s’est donc lancée pour défi, d’accompagner la coopérative de femmes à engager la transition agroécologique dans le système de culture à base de souchet.
Le gros souchet du Togo face à la concurrence du petit souchet importé des pays voisins. On le trouve sous deux types en Afrique de l’Ouest : le petit souchet cultivé au Niger, au Mali ou encore au Burkina Faso, et le gros souchet tel que produit au Togo et au Bénin.
Le petit souchet est davantage recherché par les consommateurs et les transformateurs, sa faible teneur en eau et en huile facilitant les procédés agroalimentaires.
Le gros souchet togolais subit ainsi la concurrence du souchet importé de pays voisins. Il demeure qu’un marché existe au Togo pour le gros souchet et les commerçants sont nombreux à parcourir les zones de production pour s’approvisionner et le revendre à des détaillantes ou à des transformateurs installés à Lomé qui en recherchent tout autant que le petit souchet importé.
Au Togo, le souchet se trouve facilement sur le marché national. Il est issu d’une agriculture aux pratiques conventionnelles avec une forte mobilisation d’intrants de synthèse, en particulier pour le désherbage et la fertilisation. Une culture utilisatrice d’intrants chimiques
Le souchet biologique labellisé est, quant à lui, quasi-exclusivement destiné au marché international. Pour autant, les consommateurs togolais sont de plus en plus demandeurs de produits naturels et sains, y compris à un prix plus élevé, offrant la possibilité de valoriser une production agroécologique à destination du marché national.
Il y a deux ans, l’ONG togolaise Ecosystème naturel propre (Enpro), professionnelle de la production de compost issu des déchets ménagers et de leur valorisation dans le secteur agricole, a décidé, en partenariat avec le Gret, d’accompagner une coopérative de femmes de la commune de Gblainvié. Dans cette zone située dans la préfecture du Zio, à une quarantaine de kilomètres de la capitale togolaise, Enpro accompagne les femmes membres à engager la transition agroécologique dans le système de culture à base de souchet, à structurer une filière courte de commercialisation et à mettre en place une démarche de labellisation SPG[1] agroécologique, afin de rassurer les consommateurs urbains.
La coopérative Mokpokpo est aujourd’hui composée d’une trentaine de femmes. Elle a bénéficié d’un renforcement de ses capacités organisationnelles, en leardership féminin et de ses capacités techniques, notamment pour l’utilisation et l’adoption du compost et la mise en place de champs-école paysans. Une étude de marché sur les débouchés et les circuits pour la commercialisation du souchet bio ou agroécologique réalisée par Enpro et le Gret, a permis d’identifier des pistes concrètes d’écoulement du souchet pour la récolte d’août 2023. Les enjeux de conservation et de qualité du produit, pointés par les transformateurs intéressés par l’achat du souchet de la coopérative, ont également été pris en compte, avec l’achat d’un équipement de séchage et la construction d’un hangar de travail. Enfin, les réflexions pour la labellisation SPG ont été lancées, avec la consultation des acteurs concernés (OADEL, Ana Bio…).
« Un temps important a été dédié à la mise en place de la coopérative, qui constitue maintenant un collectif de femmes solide et engagé. La mise en place de champs école a permis une mobilisation forte autour des techniques agroécologiques et un essaimage des pratiques dans les parcelles individuelles », se réjouit Abdoulaye Adam, directeur exécutif de l’ONG ENPRO, à l’occasion d’un atelier de restitution à mi-parcours organisé en juin dernier. « Aujourd’hui, et notamment grâce aux résultats de l’étude de marché, des pistes de commercialisation existent et les femmes sont prêtes à les satisfaire avec une première quantité significative de souchet ».
Pour la dernière année, l’enjeu est donc de parvenir à concrétiser la commercialisation de souchet agroécologique séché, et d’opérationnaliser la labellisation SPG pour une plus grande satisfaction des consommateurs. Enpro et le Gret capitaliseront cette expérience et la partageront avec le secteur du bio et de l’agroécologie au Togo. Les enjeux pour l’avenir sont importantsc’est la Vente de souchet au Togo
Ces activités sont menées dans le cadre du Projet d’appui à la structuration d’une filière courte agroécologique (Pasfa), mis en œuvre par Ecosystème naturel propre (Enpro) en partenariat avec le Gret.
Prévu pour une durée de 36 mois (août 2021 – juillet 2024), il bénéficie du soutien du Comité Français de Solidarité Internationale (CFSI) et à travers lui d’un financement de la Fondation de France, dans le cadre du Programme de Promotion de l’agriculture familiale en Afrique de l’Ouest (Pafao).
Babacar Sene Journal Agropasteur( source GRET)