
Le maïs constitue une priorité, non seulement en raison de sa place dans les habitudes alimentaires sénégalaises, mais aussi en raison de l’existence d’un marché local important pour la production de provende. Grâce aux efforts du MASAE, notamment dans la structuration de la filière et la facilitation de l’accès aux intrants de qualité (semences certifiées, semences hybrides, engrais), la production nationale de maïs a connu une nette augmentation. Cette hausse de la production implique désormais la mise en place de nouveaux mécanismes de commercialisation pour assurer un écoulement fluide et structuré de l’offre locale, améliorer les revenus des producteurs et réduire les importations massives.Tel est l’avis du Directeur de l’Agriculture, Docteur Moctar NDIAYE,qui présidait au nom du Ministre ce mercredi Diamniadio la cérémonie, officielle d’opérationnalisation du cadre de concertation commerciale réunissant l’ensemble des parties prenantesAfin de garantir une commercialisation efficace, le Ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté Alimentaire et de l’Élevage (MASAE), a sollicité l’Agence de Régulation des Marchés (ARM) pour faciliter la mise en relation entre producteurs et industries et encadrer les transactions commerciales autour du maïs local.Forte de son expérience dans la régulation des filières horticoles (oignon, pomme de terre, etc.), l’ARM a initié l’année dernière des actions qui ont permis l’écoulement de 1 500 tonnes de maïs au profit des industries locales. Pour pérenniser cette dynamique, l’ARM, avec l’appui d’Enabel dans le cadre du projet Gunge Mbaye, a organisé plusieurs concertations avec les acteurs de l’Interprofession Maïs. Ces concertations ont permis d’aboutir à un protocole d’accord de commercialisation, accompagné d’un cahier de charges et d’un contrat type, garantissant une offre locale compétitive en termes de qualité et de prix face aux importations.Un premier objectif a été fixé pour la contractualisation de 5 000 tonnes de maïs local. Ce protocole a été validé en janvier 2025 par les acteurs économiques de la filière, en présence des autorités institutionnelles et des partenaires au développement.Dans cette dynamique, la rencontre sur l’opérationnalisation du cadre de concertation commerciale a permis de non seulement confirmer la collaboration commerciale entre les acteurs par la signature des documents-cadres mais aussi constituer et opérationnaliser le comité de pilotage du protocole d’accord commercial et établir, signer des contrats commerciaux bilatéraux basés sur les documents-cadresUn accord majeur a été trouvé lors de cette cérémonie : les industriels se sont engagés à acheter les 5 000 tonnes de maïs local au prix de 225 000 FCFA par tonne. De plus, l’ARM a mis en place un fonds de 200 millions de FCFA pour accompagner les commerçants dans la collecte initiale du maïs auprès des petits producteurs, garantissant ainsi un accès facilité au marché.C’est véritablement un engagement fort du MASAE pour renforcer la filière maïs Lors de son intervention, le Directeur de l’Agriculture Dr Mactar Ndiaye a rappelé les instructions du Premier Ministre, M. Ousmane SONKO, lors du Conseil Interministériel sur la campagne de commercialisation des produits agricoles. Il a insisté en outre sur la nécessité d’accorder, au même titre que l’arachide, une importance particulière aux productions vivrières, notamment le maïs.À cet effet, le MASAE a réaffirmé son engagement à soutenir ce processus à travers les mesures suivantes notamment la Structuration du prix de vente du maïs local pour assurer une meilleure compétitivité, le Renforcement de la disponibilité des semences de maïs hybride pour améliorer les rendements, l’Augmentation des subventions aux intrants (semences hybrides et engrais) pour soutenir les producteurs, l’Amélioration de la maîtrise de l’eau au profit de la filière pour garantir une production stable et résiliente et le Renforcement de la structuration de la filière, en accompagnant les acteurs vers une organisation plus efficace et plus pérenne.Avec ces engagements forts et la mise en place d’un dispositif structuré de commercialisation, le Sénégal franchit une nouvelle étape vers l’autosuffisance en maïs et la réduction significative des importations.Babacar Sene Journal Agropasteur ( Source MASAE)