
Deux ans après le succès de la première édition, le salon haut-savoyard Vaches en piste, organisé par une association d’éleveurs surmotivés, s’ancre dans le paysage.C’est la seconde édition de Vaches en piste, salon haut-savoyard dédié à l’élevage laitier.il a fait mieux que les 47 000 visiteurs de 2023. Il est devenu un véritable salon qui se confirme d’une année à l’autre , un salon 100 % passion.Tout l’univers autour de l’élevage était représenté, du matériel à la génétique en passant par les institutionnels, les fournisseurs d’aliment et les fabricants de cloches.Entre bruits de sabots et effluves de fromage fondu, près de 50 000 paires de pieds de tous âges ont foulé le sol de Rochexpo, à La Roche-sur-Foron (74), du 27 au 30 mars. La seconde édition de Vaches en piste, salon haut-savoyard dédié à l’élevage laitier, a fait mieux que les 47 000 visiteurs de 2023. Heureux et épuisé, Florent Duclos, président de l’association APMH (1) à l’origine de l’événement, pense déjà au prochain. « L’organisation du premier salon était un pari si immense que nous ne pensions pas en faire un événement récurrent, confie l’éleveur de montbéliardes. Mais il y a eu tant de retours positifs et d’enthousiasme que c’est devenu une évidence. » Le public en a pris plein les yeux pendant les batailles de reines. Des hérens de tout l’arc alpin sont venues s’affronter. Les batailles de reines sont des combats ni violents ni sanglants qui s’arrêtent dès la capitulation de la vache la plus faible. Le public pouvait assister à la traite, avec les explications de jeunes éleveurs ou étudiants. Si le succès se mesurait en chiffres, il faudrait citer les 550 vaches d’élite de six races venues disputer un titre de championne régionale ou nationale, les 150 autres animaux en présentation, les enchères montées à 19 000 € pour une génisse tarine, les 1 000 scolaires présents pour découvrir l’agriculture, et les centaines de litres de bière au génépi servies… Mais cela ne suffirait pas à décrire l’émotion des enfants, hauts comme trois pommes, venus présenter leur veau favori sur le grand ring. Ni la tension dans les gradins noirs de monde quand des hérens de France, Suisse et Italie se livraient aux batailles de reines.Un salon fédérateur en Haute-Savoie qui a permis au monde rural de côtoyer le monde urbain ; » « c’est un salon qui permet de faire le lien et de partager notre passion », reprend Florent Duclos. On espère aussi créer des vocations grâce au partenariat avec des lycées. Et tous les métiers autour de l’élevage sont représentés pour montrer que notre filière est intégrée dans un tissu économique. Ce n’était pas une mince affaire de fédérer tous les acteurs du territoire, mais nous avons eu un fort soutien du milieu agricole et des collectivités territoriales. » Il lui semble désormais acté que professionnels de l’élevage et grand public auront rendez-vous tous les deux ans en Haute-Savoie. Mais Nicole Bloc, directrice d’APMH, temporise. « Pour une toute petite équipe, c’est lourd de se projeter dans la prochaine édition sitôt les portes du salon fermées, confie-t-elle. La passion n’attend pas le nombre des années de jeunes éleveurs en herbe sont venus présenter un veau sur le grand ring. Un objectif atteint- du salon était de fédérer les éleveurs et d’enterrer les rivalités entre races. L’association se compose de 25 éleveurs qui ont une ferme à faire tourner ! Ils s’appuient sur moi pour la coordination et sur mon collègue, Guilain Delattre, pour la vente des espaces. Cela demande aussi un vrai soutien de leurs associés, et l’engagement de 600 bénévoles sur le site… » Philippe Monod, doyen d’APMH avec ses 63 ans, a mis cinq jours à s’en remettre. « Je suis l’un des quatre cinglés qui ont eu cette idée il y a cinq ans, rit-il. Six mois après le premier salon, on se plongeait dans le second. On attendait 20 000 visiteurs la première fois et il y a eu plus du double : cette année, on a étoffé l’offre de restauration et organisé des parkings avec des navettes gratuites. » Pour cet éleveur de prim’holsteins, c’est l’occasion de communiquer sur sa race : « Ce n’est pas la couleur de la vache qui fait la qualité du fromage, mais ce qu’elle mange », assène-t-il, rappelant que la race est présente en Haute-Savoie depuis les années 1960. « Vaches en piste veut fédérer les éleveurs, en effaçant les tensions raciales. Les tarines, absentes la première fois, sont venues cette année, et les brunes veulent organiser leur national chez nous en 2027 : on a réussi notre coup ! »Babacar sene journal Agropasteur ( source Salon Haut-Savoyard Vaches en piste Haute-Savoie)