Les membres de la Plateforme Régionale Multi-Acteurs d’Appui à la Promotion du Lait Local en Afrique de l’Ouest et au Sahel, ( « Plateforme Lait Local » ? les parties prenantes de la Plateforme et celle des ONG partenaires comprenant les organisations membres du COPIL (APESS, RBM, ROPPA, AFAO, CORET, Laiterie du Berger, Oxfam/Afrique), les points focaux et le secteur privé des équipes-pays et les membres de la Campagne « N’exportons Pas Nos Problèmes « et le FIDA, la SNV, Humundi, le GRET, le CIRAD et l’IRAM se réunissent les 16 et 17 Février 2024 à Thiès à travers une atelier de deux jours en vue d’orienter et de poser le cadre de la formulation d’une stratégie d’influence du processus de révision du Tarif Extérieur Commun (TEC) de la CEDEAO, en faveur du développement de la filière lait local en Afrique de l’Ouest et au Sahel.
Ainsi ils jettent les bases du fondement de la stratégie devant leur permettre d’en disposer, au plus tard, à la mi- avril 2024.
C’est à la suite de l’organisation d’un atelier de formulation de stratégie d’influence du TEC-CEDEAO que la volonté doublée d’engagement de la Plateforme s’est amplifiée pour ne pas rater le rendez-vous de cet important instrument de consolidation de notre union douanière, pour pouvoir défendre les intérêts des acteurs de la filière lait local.
En effet, la plateforme considère que, dans son état actuel, ce TEC reste un handicap au développement de cette filière Lait. Les preuves en sont la concentration de l’activité des investisseurs étrangers sur la transformation ou le reconditionnement de poudre de lait importée.
Ce faisant, en tant qu’entrepreneurs installés sur place, ils parviennent à bénéficier d’allégements fiscaux et douaniers.
Alignée à l’Offensive Lait Local de la CEDEAO, la Plateforme entend apporter sa contribution à ce processus de développement du marché régional par le déploiement d’une action de plaidoyer spécifiquement axée sur l’influence du TEC-CEDEAO en faveur des acteurs de la filière lait local.
C’est dans ce cadre que rentre l’organisation de l’atelier d’élaboration de la stratégie d’influence du TEC CEDEAO ( Le Tarif Extérieur Commun –CEDEAO qui est plus urgente pour les membres de la Plateforme Régional Lait Local que l’agenda initial de révision du TEC prévu pour 2020, puis reporté à l’année 2023 et actuellement programmé pour 2024.
Ainsi à travers cette rencontre toutes les parties prenantes sont mises à niveau sur la problématique du développement, à l’échelle régionale, d’un marché laitier régulé en faveur des produits locaux pour pouvoir s’accorder sur l’orientation et les modalités d’opérationnalisation d’une stratégie d’influence du TEC-CEDEAO pour l’accroissement des revenus des acteurs de la filière lait local et l’amélioration de la qualité des produits laitiers consommés dans la région et de l’assumer à travers une forte mobilisation pour le triomphe de l’action de plaidoyer.
L’espoir est permis pour les participants qu’au sortir de ce conclave de deux jours se dégageront de manière formelle non seulement une esquisse de document de stratégie spécifiant la vision spécifique de la plateforme en matière de développement du marché régional de produits laitiers, mais aussi la mission spécifique de la plateforme en la matière, les éléments de contexte à prendre en compte dans l’analyse diagnostique de l’état des lieux, les objectifs stratégiques à poursuivre, les axes stratégiques d’influence de la révision du TEC-CEDEAO, le plan de financement de la stratégie, et son dispositif de mise en œuvre ;
Entre autres résultats attendus par les participants, ils concernent l’élaboration d’un planning de finalisation du processus de formulation du document de stratégie, un relevé de conclusions et de recommandations de l’atelier et le lancement d’une forte dynamique de mobilisation pour le triomphe de cette action de plaidoyer
A noter que la Plateforme Régionale Multi-Acteurs d’Appui à la Promotion du Lait Local en Afrique de l’Ouest et au Sahel, en abrégé « Plateforme Lait Local », est porté e sur les fonts baptismaux en 2022 à Thiès au Sénégal ; elle fait de son action de plaidoyer la centralité de ses interventions en mettant le focus sur les préoccupations essentielles d’allègement non seulement de la pression fiscale qui pèse sur les entités économiques de la filière, mais aussi de protection et de régulation des marchés, d’accès à des facilités financières, de subvention des facteurs de production, d’accroissement des parts de marchés intérieurs, d’accès aux technologies appropriées, de sécurisation du foncier rural, de lutte contre le vol de bétail, et de bonne gestion des conflits entre usagers des ressources naturelles.
Elle se désole au vu de la situation actuelle du marché, caractérisée par une trop forte prédominance
du lait en poudre importé, et compte s’engager dans le traitement urgent de la préoccupation susvisée relative à la « protection et à la régulation des marchés » laitiers régionaux du fait lié à la double nécessité d’offrir aux acteurs locaux des opportunités d’élargissement de leurs parts de marché et d’assurer aux consommateurs la disponibilité de produits laitiers de bonne qualité.
Une situation corolaire aux efforts d’amélioration de la productivité des races laitières locales par l’amélioration génétique et le développement des systèmes d’élevage (alimentation et santé animales).
Toutefois, elle est essentiellement axée sur la régulation des importations de produits laitiers par l’ajustement approprié des barrières douanières de la communauté économique régionale.
Ladite communauté économique, la CEDEAO, en l’occurrence, a mis à profit de telles opportunités, pour édifier une union douanière sur la base des acquis de la zone de libre- échange qu’elle a institué depuis 1983, avec l’adoption d’un Schéma de Libéralisation des Échanges Commerciaux (SLEC).
Auparavant, l’espace UEMOA était déjà devenu un marché commun avec le partage d’une monnaie commune et l’adoption d’un Tarif Extérieur Commun (TEC).
Babacar Séne Journal Agropasteur/babaclimat