
Le Sénégal s’est doté d’un Plan d’Action National d’Adaptation ; Ainsi depuis 2016 (3 ) trois secteurs étaient identifiés vulnérables notamment l’Agriculture, les Ressources en eau et les Zones côtières , on en décompte aujourd’hui en 2024 dix (10) secteurs vulnérables notamment en plus des trois secteurs , la Biodiversité, le Tourisme, la Santé, la Gestion des risques et les catastrophes axée sur les inondations, les Infrastructures de transport terrestre dans le cadre de l’élaboration du plan national d’adaptation (PNA).
Ainsi les mutations sont nombreuses vers d’autres secteurs et vont s’accentuer au fil des temps ; d’où la nécessité de faire appel à l’action pour faire face.
C’est dans ce cadre que le Ministère des Pêches, des Infrastructures Maritimes et Portuaires avec l’appui du Projet de Gestion des Ressources Naturelles au Sénégal (SENRM) qui vise à améliorer la gestion des ressources halieutiques dans les zones cibles, à promouvoir certaines chaînes de valeur et à renforcer la gestion des risques environnementaux et sociaux, a commandité une étude sur la pêche maritime et sur la pêche continentale pour non seulement passer en revue et voir le secteur qui subit de plus en plus les effets du changement climatique, mais aussi montrer aux communautés de pêcheurs les difficultés rencontrées et recueillir leurs solutions préconisées .
Il s’agira in fine d’élaborer le Plan National d’Adaptation Actualisé du Secteur de la Pêche et de l’Aquaculture face au Changement Climatique horizon 2035 dont l’objectif s’articulera autour de la réduction de la vulnérabilité aux incidences des changements climatiques en renforçant la capacité d’adaptation et la résilience , de l’intégration de manière cohérente de l’adaptation aux changements climatiques dans les politiques, les programmes et les travaux pertinents, nouveaux ou en cours, en particulier les processus et les stratégies de planification du développement, dans tous les secteurs concernés et à différents niveaux, selon qu’il convient.
C’est la preuve à suffisance que de plus en plus , des secteurs sont affectés directement ou indirectement par les effets négatifs du réchauffement climatique conformément aux différents rapports établis par le Sénégal dans le cadre du respect de ses engagements envers la convention cadre des nations unis sur les changements climatiques .
C’est dans ce cadre que l’étude est également menée afin d’évaluer et d’actualiser le rapport du plan national d’adaptation (PNA) aux effets du changement climatique du secteur de la pêche en intégrant les défis de l’heure, d’établir le bilan de la mise en œuvre de la stratégie de 2016-2021, de proposer un cadre logique d’intervention du PNA pour les cinq prochaines années avec un plan d’actions, d’élaborer une stratégie de communication et enfin d’élaborer un cadre des résultats pour le suivi du plan d’action.
Ainsi la restitution de l’étude, a fait l’objet d’un atelier de restitution organisé par le Ministère des Pêches, des Infrastructures Maritimes et Portuaires avec l’appui du Projet de Gestion des Ressources Naturelles au Sénégal (SENRM) et qui a réuni l’administration des pêches, les acteurs et partenaires sous l’appui de la SENRM pour réactualiser en vue d’intégrer les nouvelles observations dans le PNA du secteur de la pêche qui prendra en compte les directives du groupe d’experts des PMA ainsi que les données collectées et les perceptions des acteurs lors des consultations zonales , les difficultés liées à la pêche et les solutions préconisées pour y faire face.
Des consultations sont menées chez les acteurs à la base dans les (4) zones organisées notamment la zone nord (Saint Louis, Louga et Matam) , la zone centre -ouest (Thiès, Mbour, Fatick, Kaolack) , la zone sud (Ziguinchor, Sédhiou, Kolda) et la zone est (Tambacounda et Kédougou) pour aider à la collecte de données dans les pôles. Les consultations ont par ailleurs révélé l’expression des points de vue des acteurs sur les difficultés liées à la pêche et leurs solutions proposées pour y faire face.
L’étude a en outre révélé que l’identification des résultats issus des consultations zonales où les acteurs locaux se sont exprimé, concerne le réchauffement des eaux océaniques et continentales, la salinisation des eaux continentales, les déficits hydriques, les vents et houles, les tempêtes et la destruction des habitats entre autres qui constituent les principales contraintes qui entravent le secteur de la pêche ; elles limitent en outre la distribution des espèces et entrainent des modifications à l’échelle de l’écosystème, dans les aires de répartition des espèces ainsi que leurs schémas migratoires ; c’est aussi de telles contraintes qui conditionnent l’éloignement ou la perte des zones de pêche sur l’activité de la pêche, l’augmentation des prix ou la perte d’emplois, en plus des autres facteurs de nature anthropique qui sont également perçus comme impactant l’activité de la pêche notamment la surpêche, les pollutions qui altèrent la qualité de l’eau, les mauvaises pratiques de pêche, la surexploitation des ressources halieutiques, l’accès libre à la ressources et des pertes et dommages notamment les pertes matériels (infrastructures de pêches, matériels de pêche…) et immatériels (disparitions en mer, pertes en vies humaines…) souvent attribuées à la récurrence d’accidents dont les causes sont liées au mauvais temps, au mauvais comportement des pêcheurs et à certains équipements non adaptés ont également été signalés.
L’étude a également révélé l’existence de conflits liés à l’accès à la ressource ou aux techniques de pêche entre les acteurs de la pêche mais aussi des conflits d’usage entre eux et d’autres catégories d’acteurs notamment du tourisme, des exploitations minières et pétro gazières, de l’agriculture notamment pour la pêche continentale , autant de nouvelles données qu’il faut intégrer.
Face à ces modifications, les acteurs de la pêche ont préconisé des solutions notamment l’application rigoureuse de la réglementation en vigueur, le renforcement de la sensibilisation et de la communication sur les dangers liés à la destruction de l’environnement marin et côtier, le renforcement de la surveillance, du contrôle mixte et participatif, de la promotion de la cogestion, de la sensibilisation des acteurs sur la sécurité en mer et du respect des prévisions météorologiques…
L’intérêt de cet exercice est de disposer de nouvelles connaissances issues des évaluations et de la science liées sur les modèles climatiques régionaux différents des modèles de scénarios lors de la première génération de PNA 2016 -2021.
Les nouvelles connaissances sont la base de cette réactualisation avec des facteurs de vulnérabilité de la pêche et de l’Aquaculture basés sur des évidences scientifiques et techniques éprouvées et elles seront intégrées et prises en compte dans le document National avec l’impact du changement climatique éprouvé sur chaque secteur ;
L’étude a révélé les changements observés sur la pêche continentale où l’impact du changement climatique est avéré dont la plupart est due aux actions anthropiques classées aux facteurs contrôlables contrairement aux facteurs non contrôlables liés au changement climatique ; c’est aussi un caractère plus englobant pour la prise en compte de la gestion de la pêche pour la disponibilité des informations pour une meilleure surveillance des navires dans les limites des zones territoriales, une bonne gestion du trafic de ces navires et la lutte contre les mauvaises pratiques de pêche ainsi que contre la pêche INN.
L’étude a enfin révélé le déficit de mise en œuvre de la stratégie du PNA pêche 2016-2021. La plupart des activités recensées dans l’évaluation n’émanent pas directement de la stratégie de mise en œuvre du PNA pêche mais plutôt des politiques de développement du secteur de la pêche ou de projets multisectoriels ; ce qu’il faut corriger en intégrant des activités pratiques avec beaucoup d’efforts au niveau de la pêche continentale où les problèmes persistent de l’avis des acteurs pour permettre une réelle contribution à la réalisation de quelques objectifs du PNA pêche et Aquaculture renseigné par l’étude de vulnérabilité, l’évaluation des risques climatiques, la hiérarchisation et l’intégration des nouvelles options pour l’adaptation aux effets du changement climatique, le plan d’actions dont les principales activités sont de communiquer sur le contenu du PNA réactualisé aux différents acteurs, le renforcement de capacités pour sa mise en œuvre et son suivi-évaluation et enfin, la conception de projets à partir des stratégies d’adaptation et autres initiatives spécifiques.
L’atelier de restitution sur l’évaluation du PNA/Pêche Aquaculture a été un temps fort d’écoute, d’échanges, de discussions et de partage entre les acteurs de la pêche et l’administration des pêches ; ainsi le problème de la réduction de l’espace maritime des pêcheurs, l’articulation du PNA réactualisé au référentiel de la nouvelle politique de pêche horizon 2050, l’ancrage du PNA sur la politique sectorielle sont autant de points exprimés par les participants et qui méritent d’être intégrés dans le Plan National d’Adaptation réactualisé ; Ils constituent autant d’implications apportées pour une meilleure intégration du changement climatique articulé aux engagements du Sénégal ; leur prise en compte ne peut qu’être un facteur de réussite dans la mise en œuvre du PNA bien qu’il est loin d’arriver jusqu’en 2050 mais qu’il faut séquencer pour véritablement s’aligner sur les politiques nationales tous les cinq ans et l’opérationnalisation des (5) cinq axes identifiés notamment le renforcement de capacités et du secteur de la pêche ,la gestion durable des ressources halieutiques et la restauration des habitats, la meilleure valorisation des produits la diversification des sources de revenus, l’amélioration de la sécurité des communautés de pêcheurs, des infrastructures et la mise en place d’un cadre de gouvernance bleue.
Adopté en 2016 avec une stratégie d’opérationnalisation, le PNA-Pêche avait prévu cette évaluation et la réactualisation tous les cinq ans. C’est dans ce contexte d’évaluation et d’actualisation que s’inscrit l’organisation de l’atelier qui a permis au besoin d’intégrer de nouveaux défis
C’est dans ce contexte également que le Ministère des Pêches, des Infrastructures Maritimes et Portuaires avec l’appui du Projet de Gestion des Ressources Naturelles au Sénégal (SENRM) Ministère du Sénégal a initié, l’évaluation du PNA réactualisé en prélude de l’élaboration du document national PNA-Pêche dont l’objectif est de lutter contre les effets négatifs du changement climatique sur le secteur de la pêche et de l’aquaculture.
« Un atelier de restitution qui a pris en charge toutes les préoccupations de l’ensemble des participants « de l’avis de M. Diémé Point Focal SENRM à la DPM « qui a abouti à un document d’évaluation consensuel intégrant tous les impacts du changement climatique dans le secteur de la pêche et mettre où tous les links possibles en corrélation avec le document du PNA et la mise en place d’un plan de suivi pour linker tous les indicateurs des ressources.
Auparavant M. Momar Mbaye du SENRM le Projet de Gestion des Ressources Naturelles au Sénégal (SENRM) attache beaucoup d’importance à la mise en œuvre du PNA Pêche Changement climatique avant de manifester leur forte attente à la finalisation du document afin que accompagnement soit mieux bâti de manière pouvant servir aux autres partenaires d’y articuler leurs interventions ;
Il a en outre salué les actions amélioratrices concourant à la réactualisation du document à travers la mobilisation des acteurs et participants manifestant tous leur intérêt de discuter des telles questions en lien avec le changement climatique de manière participative contribuant ainsi à une évaluation fiable avec des résultats positifs dans la mise en œuvre du PNA ;
M.Mamadou Diop Thioune de la Plateforme des Acteurs Pêche et Changement Climatique a pour sa part salué l’assemblée d’expression que constitue cet atelier qui a permis aux acteurs pêche artisanale , mareyeurs pêcheurs s’intéressant à l’économie des pêches d’apporter leurs inputs face à l’évolution du climat sur le secteur de la pêche et par rapport à l’environnement du Pétrole et du Gaz ; il a en outre salué l’engagement traduit par leur forte mobilisation et leur implication dans le processus avant d’exprimer sa satisfaction pour la prise en compte par l’état de la pêche ; Mr Thioune a plaidé pour une implication et une participation effectives des acteurs à travers leurs organisations , leurs plateformes et collèges au-delà de l’interprofession que leur confère la Loi d’Orientation Agrosylvopastorale Halieutique,(LOASPH) pour aller résolument à la faisabilité sur le climat par l’adaptation et les bonnes pratiques résilientes au-delà de la pêche continentale mais aussi à l’aquaculture , à l’amélioration des habitats marins , à la mise en place de récifs et des AMP reconnues comme outil de gestion et de conservation des ressources au bénéfice des acteurs sous leur forte sensibilisation ;il a enfin exhorté les acteurs au respects des exigences que leur confère la loi et se formaliser tout en leur renforçant le dispositif d’informations pour une bonne gouvernance du secteur avec l’implication des plateformes au niveau du littoral et la mobilisation des CLPA en rapport avec les organisations de pêche «
Pour Mme Dieynaba Sow du COMNAC le Comité national changement climatique, qui milite pour une adaptation efficace et durable ; elle a réitéré sa volonté de contribuer à l’intégration de la problématique des changements climatiques à toutes les échelles sectorielles dans le but de parvenir à des stratégies d’adaptation réalistes, efficaces et durables.
C’est dans ce cadre selon elle que le COMNAC contribue à instaurer, des relations dynamiques entre les différentes catégories d’acteurs mais également, de créer un environnement propice à l’intégration des changements climatiques à toutes les échelles afin de proposer des options d’adaptation et d’atténuation réalistes, efficaces, mesurables et durables’’, a-t-elle déclaré.
Elle n’a pas manqué de « saluer l’engagement de l’administration des pêches et des acteurs à travers leurs démarches où le COMNAC est présent en rapport avec le Ministère des pêches conformément à la démarche du Ministère de l’environnement et de la transition écologique qui dispose de la CDN, du PNA ».
Mme Sow a salué « la démarche d’apporter des idées innovantes des données et connaissances nouvelles pour améliorer le document afin de permettre au Sénégal de trouver des moyens d’augmenter sa résilience face aux effets climatiques. »
Ce qu’il faut de l’avis de Mme Sow « c’est aller dans le sens du renforcement des acteurs dans l’élaboration de leurs projets tout en reconnaissant les liens avec le changement climatique ; elle a fini par reconnaitre l’évolution du PNA et de l’effectivité de sa mise en œuvre et de la nécessité pour son accompagnement « ;
En revenant sur l’évaluation de la mise en œuvre du PNA Pêche réactualisé qui devra être un bon outil qu’il faut beaucoup appréhender par rapport à chaque secteur Mme Sow note « la nécessité d’aller vers la mise en place d’un système de suivi avec des indicateurs clés permettant une évaluation judicieuse du document au niveau national « conclut – elle.
En prenant l’option d’adosser le Plan National d’Adaptation Actualisé du Secteur de la Pêche et de l’Aquaculture face au Changement Climatique horizon 2035 appuyé par le SENRM à l’Agenda national de Transformation « Sénégal 2050 l’administration des pêches et les acteurs restent an harmonie avec les pouvoirs publics qui misent sur un modèle de développement endogène, basé sur des pôles territoriaux exploitant les potentialités spécifiques de chaque région.; l’objectif est de développer une Économie compétitive en dynamisant les moteurs de croissance dans les pôles territoriaux et en mettant en place un cadre économique soutenable.
Babacar sene Journal Agropasteur