
Le Fonds international de développement agricole (FIDA) une institution financière internationale doublé d’organisme spécialisé des Nations Unies dont le siège est situé à Rome, s’investit dans les populations rurales, leur donnant les moyens de réduire la pauvreté, d’accroître la sécurité alimentaire, d’améliorer la nutrition et de renforcer la résilience. A Paris ou se tenait le Sommet sur la Nutrition pour la croissance, qui a réunit beaucoup de dirigeants et spécialistes mondiaux de la nutrition à Paris les 27 et 28 mars 2025, le Président du Fonds international de développement agricole (FIDA), M. Alvaro Lario, a plaidé en lançant un message fort .Pour lui » investir dans l’agriculture paysanne et les systèmes alimentaires locaux est l’une des approches ayant l’impact le plus efficace contre la malnutrition et l’insécurité alimentaire, avec des bénéfices durables pour les économies nationales. »Un message transmis au Sommet qui confirme les efforts du FIDA dans l’amplification de son action nutritionnelle, en intégrant dans au moins 60% de ses projets des activités visant à favoriser une meilleure nutrition.« Les petites exploitations sont les racines qui assurent une bonne nutrition à l’échelle mondiale. Investir pour qu’elles prospèrent ne permet pas seulement de nourrir les femmes et les hommes aujourd’hui – cela apporte aussi des solutions durables qui construisent des filières alimentaires résilientes et équitables qui puissent nourrir le monde pour les générations à venir », poursuivi Alvaro Lario en amont du Sommet au cours duquel il a en outre insisté sur le fait que la lutte contre la malnutrition nécessite bien plus que la seule amélioration de la productivité agricole, en particulier dans certaines régions comme l’Afrique subsaharienne, où les rendements demeurent faibles. Cette lutte suppose aussi d’appuyer la production d’une plus grande variété d’aliments locaux, nutritifs et climato résilients. Sur les 5 000 espèces de végétaux alimentaires de la planète, Le Président du FIDA considère que « nous n’en mangeons principalement que neuf, dont trois (le riz, le blé et le maïs) qui fournissent 50% du nombre total de calories. »Selon lui « Il existe des centaines d’aliments locaux négligés qui sont nutritifs et résilients aux conditions climatiques locales. à savoir « , par exemple, le millet et le sorgho, mais aussi plusieurs types de haricots, de fruits et de légumes. » note t-il En plus de ses améliorations et d’une plus grande diversité de la production, ces aliments doivent être disponibles sous forme de produits attrayants et accessibles et atteindre les marchés locaux et supermarchés grâce à des chaînes de valeur efficaces et inclusives, qui garantissent l’accessibilité, y compris financière, d’aliments diversifiés et nutritifs. D’où le besoin crucial d’investir dans les millions de petites et moyennes entreprises (PME) rurales, souvent informelles, qui forment la colonne vertébrale des filières alimentaires dans les pays en développement, mais qui demeurent gravement sous-financées. Enfin, des investissements urgents sont également nécessaires pour aider les petits producteurs et productrices agricoles à s’adapter aux chocs climatiques, de plus en plus fréquents, qui mettent en péril la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Ces petits exploitants produisent un tiers des aliments dans le monde, et jusqu’à 70% des aliments consommés dans les pays à revenu faible et intermédiaire, mais ne perçoivent que 1% des financements mondiaux de l’action climatique.« Les investissements dans la nutrition et les systèmes alimentaires offrent des rendements sociaux et économiques extraordinaires, en stimulant une croissance inclusive dans différents pays et sur plusieurs générations. C’est la raison pour laquelle nous devons développer les instruments financiers existants et émergents qui permettent aux acteurs du secteur public comme privé d’investir à l’échelle requise », a déclaré Alvaro Lario. Selon de récentes études, tout dollar investi dans la lutte contre la dénutrition peut produire un rendement de 23 dollars. De même, la croissance économique dans le secteur agricole contribue à réduire la pauvreté et la faim deux à trois fois plus efficacement que celle générée dans d’autres secteurs. Pourtant, les investissements actuels sont loin d’être suffisants pour faire face à l’ampleur de la crise nutritionnelle mondiale. Selon certaines estimations, les dépenses publiques moyennes consacrées à la lutte contre les « carences nutritionnelles » ne s’élèvent qu’à 1,87 dollar par personne, ce qui en fait les dépenses les plus faibles parmi toutes les catégories de maladies prises en compte dans les dépenses de santé mondiales. En outre, on estime que la malnutrition coûte chaque année 3 500 milliards d’USD à l’économie mondiale en pertes de productivité, en frais de santé et en diminution du capital humain. En Afrique, la dénutrition et la malnutrition infantiles sont responsables de pertes économiques variant entre 1,9% et 16% du produit intérieur brut (PIB) chaque année Au Sommet, Alvaro Lario plaidera pour davantage de mécanismes mixtes de financement qui permettent au secteur public, aux investisseurs privés et aux structures philanthropiques de conjuguer leurs ressources et de partager les risques, pour des outils de crédit innovants, pour des obligations nutrition et pour l’utilisation des envois de fonds et investissements de la diaspora Le FIDA travaille également à intensifier son action nutritionnelle, en intégrant dans au moins 60% de ses projets des activités visant à favoriser une meilleure nutrition, telles que l’agroécologie, les potagers, les programmes d’alimentation scolaire acquérant des aliments nutritifs auprès d’agriculteurs locaux, l’aide à la production et à la commercialisation d’espèces alimentaires sous-utilisées et négligées, et le stockage de meilleure qualité pour éviter les pertes alimentaires. Investir dans l’agro biodiversité aide à bâtir des systèmes alimentaires plus sains et plus résilients. Aujourd’hui, le nombre de personnes ne pouvant s’offrir une alimentation saine s’élève à 2,8 milliards de personnes, soit une personne sur trois. Près de 148 millions d’enfants, soit près d’un enfant sur quatre, souffrent d’un retard de croissance dû à une dénutrition chronique ou récurrente, ce qui les empêche d’atteindre leur potentiel physique et cognitif. Environ 45 millions d’enfants souffrent d’émaciation, une forme très immédiate et potentiellement mortelle de malnutrition, souvent indicatrice d’une perte de poids récente et grave. On estime à plus de 2 milliards le nombre de personnes souffrant de carences en vitamines et minéraux essentiels, comme le fer, la vitamine A et le zinc. Environ 390 millions d’enfants et d’adolescents sont en surpoids ou obèses. Babacar Séné Journal Agropasteur ( Communiqué de Presse du Fida)