
Les Organisation notamment le Conseil National de La Maison Des Éleveurs (CNMDE) , le Directoire Nationale des Femmes en Élevage (DINFEL), la Convergence des Éleveurs pour l’Émergence du Sénégal (CEES) , l’Union Nationale des Organisations des Eleveurs du Sénégal (UNOES), le Réseau Bilital Maroobe ,l’Association pour la Promotion de l’Élevage au Sahel et en Savane (APESS),le Syndicat Unique des Éleveurs du Sénégal (SUES),la Fédération des Éleveurs Indépendants et des Transformateurs Laitiers du Sénégal (FEITLS),le Syndicat des Eleveurs de la Nouvelle Génération (SENG),l’Association Nationale pour la Promotion de l’Élevage au Sénégal(ANAPES) et la Fédération des Eleveurs de la Zone Sylvo Pastorale (FEZ) et leurs membres sont porteurs du Document de leur Contribution dans la formulation des politiques de développement du secteur de l’élevage. Une réponse à la volonté des nouvelles autorités face à leur invite des organisations d’éleveurs à participer activement à la formulation de la nouvelle politique de développement de cet important secteur dans la vie socioéconomique nationale en vue d’une bonne élaboration consensuelle de nouveaux documents de cadrage politique de cet important secteur dans la vie socioéconomique nationale.
Ces nouveaux documents visent à favoriser l’intensification des productions animales, la diffusion et l’adoption de pratiques améliorées dans les filières agro pastorales au Sénégal.
Lors d’une rencontre d’échanges du 16 aout dernier 2024 avec les acteurs notamment les éleveurs/pasteurs, le Ministre avait souligné l’importance que le Gouvernement accorde au secteur de l’Élevage et, en particulier, au pastoralisme qui fournit 85% des productions animales et qui est au cœur de ses priorités.
Les acteurs avaient formulé des suggestions et un ensemble de recommandations ayant abouti à une proposition d’organiser des groupes de réflexion thématiques pour recueillir des propositions et formuler des recommandations autour de quelques points jugés importants et nécessitant des concertations ultérieures de la part des organisations d’éleveurs au niveau régional et au niveau national, dont les contributions seront prises en compte lors de l’élaboration, la mise en œuvre, le suivi des politiques agropastorales et des programmes d’actions qui en découlent.
Afin de mieux encadrer cette réflexion stratégique des acteurs de l’élevage, le Ministère de l’agriculture, de la souveraineté alimentaire et de l’élevage a décliné vingt (20) points nécessitant des concertations et contributions des différents acteurs du domaine agro pastoral.
Le Ministère veut désormais faire de sorte que les actions d’influence et de suivi des acteurs soient prises en compte dans le cadre de l’élaboration des documents de programmation ainsi que leur implication dans le cadre de l’utilisation d’outils/méthodes formels pour l’analyse et le suivi de la mise en œuvre des politiques, stratégies, programmes et projets publics au Sénégal.
Les organisations ont adhéré à l’idée de collecter les besoins prioritaires exprimés par leurs membres à la base au regard de la formulation et au suivi de la mise en œuvre de la nouvelle politique en cours de formulation. Pour ce faire, un consortium d’organisations évoluant dans le domaine agro pastoral au départ composé du CNMDE, du DINFEL, de l’UNOES, du CEES, de l’ANPROV, du SENG, du SUES, du RBM, de l’APESS a été mis en place pour réaliser l’organisation d’une première rencontre pour approfondir les réflexions et contributions afin d’harmoniser les apports des différents acteurs de l’élevage pastoral pour leur prise en compte dans le cadre de l’action publique au Sénégal.
L’objectif général de ce processus de recueil des préoccupations des organisations d’éleveurs est de contribuer à la formulation des politiques publiques en matière agropastorale. Ce processus impulsé et appuyé par le Ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage vise en outre à améliorer le dialogue politique et la cohérence des politiques de développement du secteur de l’élevage avec les besoins et attentes prioritaires des acteurs bénéficiaires.
Le processus d’expression des besoins, attentes et préoccupations des organisations d’éleveurs dans la formulation des politiques publiques dans le secteur agropastoral a certes été relancé le 16 aout 2024 par le Ministère, mais les acteurs étaient déjà dans une dynamique interne de concertation pour formuler des recommandations allant dans le sens d’améliorer le secteur de l’élevage.
Ce processus a été structuré autour de trois ( 3) principaux temps forts dont le Premier a consisté à organiser le samedi 7 septembre 2024 une séance de travail qui a permis aux organisations d’éleveurs d’échanger et de formuler des propositions et apports sur les différents points concernant les points soulevés par le Ministère. ; Le Deuxième a permis d’exploiter les rapports des ateliers récemment organisés par les organisations d’éleveurs et faisant ressortir les positions et suggestions en lien avec les points à aborder. Et le Troisième temps après consolidation sur la base des éléments tirés du ‘’deuxième temps’’, une rencontre a été tenue pour la validation finale du contenu du document avant transmission aux autorités compétentes.
Sur les Propositions des acteurs de l’Elevages le premier point a concerné la Loi d’orientation Agro-sylvopastorale arrivée à son terme en 2024 dont la révision constitue une préoccupation des acteurs de l’élevage.
Face aux solutions préconisées les acteurs de l’élevage après le constat général résultant de la dilution par les autorités de l’élevage dans l’Agriculture, ils estiment que c’est la principale cause de la dévalorisation du secteur de l’élevage dans la LOASP considérée par les éleveurs comme une loi d’orientation agricole.
Les acteurs estiment en outre que cette Loi doit non seulement prendre en compte l’espace pastoral notamment le parcours du bétail, les couloirs de passage du cheptel, les zones agro écologiques des pâturages, la gestions des marres et des marigots, et la sécurité sociale des éleveurs, mais aussi veiller à l’effectivité des instruments institutionnels de suivi mis en place : Conseil Supérieur d’Orientation Agro-Sylvo-Pastorale ; Conférence annuelle présidée par le Président de la République et regroupant l’ensemble des acteurs du milieu rural et implique les organisations d’éleveurs dans les conseils d’administration des sociétés d’encadrement/recherche du secteur agropastoral telles que (ISRA, ANCAR, SAED, SODAGRI etc…).
Concernant le 2éme point, il concerne l’Accès à l’eau où la mauvaise gestion des forages pastoraux, des marigots et des bras de fleuves dans les zones de transhumances constituent les préoccupations des acteurs de l’élevage qui proposent non seulement le renforcement du Contrôle et du suivi de la gestion des forages mais aussi la promotion de l’énergie solaire du fait de la cherté des factures d’électricité et de procéder au dimensionnement des forages en fonction des besoins par zone mais aussi l’amélioration de la composition des comités de gestion, en impliquant davantage les représentants des organisations d’éleveurs , l’uniformisation de la tarification au niveau des forages , la démocratisation de l’accès à l’eau et l’aménagement des mares pastorales pour augmenter la capacité de stockage et prolonger la durée de rétention de l’eau ; c’est aussi la réparation et l’augmentation du nombre de forages particulièrement dans les zones de concentration du bétail ou les zones de transit , la sécurisation des couloirs de passage menant aux points d’eau (bornage des couloirs) , le ∙ renforcement du contrôle et le suivi rigoureux du fonctionnement des comités de gestion des forages (mettre en place des brigades d’intervention et de proximité) , la poursuite du processus de privatisation de la gestion en responsabilisant les organisations d’éleveurs dans la gestion et la maintenance des forages (par exemple ouvrir le capital de ces sociétés aux organisations d’éleveurs) , l’aménagement d’ abreuvoirs fonctionnels au niveau des forages pastoraux pour mieux démocratiser et faciliter l’accès massif à l’eau, au lieu d’installer des robinets qui ne sont pas appropriés pour l’abreuvement des gros troupeaux , la mise de bornage et matérialisation des points d’eau naturels pour combattre vigoureusement l’obstruction des pistes de bétail , l’évaluation des forages annuellement qui ont des problèmes de fonctionnement ou qui sont en panne ainsi que le nombre de forages à augmenter et la promotion de la souscription à une police assurance des pompes et autres équipements des forages.
Les Cultures fourragères ont constitué le troisième point sur lequel les acteurs de l’élevage ont axé leurs préoccupations du fait de la faiblesse des dispositifs pour la promotion des cultures fourragères ; les solutions proposées visent le renforcement de la préservation des ressources naturelles avec l’appui des services des eaux et forêts , la facilitation de la disponibilité et de l’accès de l’aliment de bétail ,la tenue d’une campagne nationale de vulgarisation et de diffusion des avantages, techniques de la culture fourragère , l’assurance de la formation des jeunes éleveurs sur les pratiques d’aménagement des cultures fourragères et sur le choix des différentes espèces/variétés , la facilitation de l’accès au foncier et sécuriser davantage le foncier pastoral pour la promotion des cultures fourragères et de l’accès à l’eau productive du fait de la rareté des pluies et la construction de puissants forages (meilleure nappe) pour développer des cultures fourragères , la prévision dans les plans d’aménagement forestier , des espaces dédiés aux cultures fourragères , la valorisation des herbes disponibles dans les pâturages naturels en encadrant le fauchage ainsi que le stockage de l’herbe fauchée , l’application stricte par les communes de l’article 81 du code général des collectivités territoriales (al. 8) disposant que le conseil municipal exerce les compétences relatives à ‘’l’organisation de l’exploitation de tous les produits végétaux de cueillette…’’. La commune peut dans cette optique travailler avec les organisations d’éleveurs par la création des comités de gestion des pâturages naturels , la promotion de la solarisation des forages pastoraux et la mise en place avec l’appui des institutions financières des systèmes adaptés de financement de la production fourragère , l’accompagnement des organisations d’éleveurs dans l’accès et la sécurisation du foncier en vue du développement des cultures fourragères et la diversification et la mise à disposition de semences adaptées à chaque zone agro écologique , la facilitation de l’accès aux équipements de transformation des productions fourragères , la mise en place des périmètres fourragers expérimentaux dans les zones où l’eau est disponible (exemple le long des terres contiguës aux cours d’eau, fleuves Sénégal et Casamance, Lac De Guiers) , l’ aménagement au moins dans chaque zone agro écologique d’un vaste périmètre fourrager avec un système solaire d’irrigation , l’érection en priorité des périmètres fourragers au même rang que les aménagements hydro-agricoles (financement et maintenance avec l’appui de l’Etat) , le développement des mises en défens en partenariat avec les communes et le service des eaux et forêts ; l’exercice par les communes de leurs compétences en matière d’organisation et d’exploitation de tous les produits végétaux de cueillette (art.81, al 18 du code général des collectivités territoriales). Le fauchage inorganisé de l’herbe porte préjudice des communautés pastorales au profit de certains opérateurs qui fauchent, stockent avant de revendre ces produits aux éleveurs , le soutien de la proposition du Président de la République (Conseil des ministres du 22 mai 2024) invitant au parachèvement de l’actualisation du ‘’Programme national de production fourragère en corrélation avec une bonne maîtrise des prix de l’aliment de bétail et une stratégie avancée de lutte contre les feux de brousse’’ et le renforcement des synergie d’action entre les OPE et les industrielles producteurs d’aliment de bétail.
La Santé Animale a été l’objet du quatrième point décliné par les acteurs de l’élevage qui exposent comme préoccupations les manquements et insuffisances dans le dispositif de la santé animale ; les solutions proposées concernent l’implication et la sensibilisation des éleveurs lors des campagnes de vaccination, ils doivent même être associés dans les stratégies de communication et de leurs organisations dans le système de suivi et de surveillance des épidémies (connaitre pour chaque période les maladies et les vaccinations à faire) ;c’est aussi le renforcement de capacités des animateurs pastoraux ainsi que des auxiliaires vétérinaires qui devront mieux être associés dans les campagnes de vaccination , ce qui permet de promouvoir la santé animale de proximité , le renforcement du personnel vétérinaire en milieu rural, et la subvention et l’accompagnement de l’installation de vétérinaires privés , la responsabilisation davantage des vétérinaires privés dans les campagnes de vaccination et actes de suivi vétérinaire. Ce qui cadre avec le ‘’renforcement des ressources humaines spécialisées du secteur de l’élevage’’ annoncé par le Président de la République (Conseil des ministres du 22 mai 2024) , l’accompagnement et la facilitation de l’installation de vétérinaires privés afin de développer un système de santé de proximité, ce qui facilite l’accès au traitement et à la vaccination de son cheptel , l’évaluation de la politique de privatisation des soins vétérinaires , la reconnaissance et la valorisation davantage des connaissances et pratiques traditionnelles en médecine vétérinaire , l’élargissement de la durée des périodes de vaccination et la promotion des parcs à vaccination mobiles et l’implication des collectivités territoriales dans les campagnes de vaccination et de sensibilisation sur la santé animale ; c’est aussi le renforcement de la lutte contre les médicaments frauduleux par la création des services de contrôle et de systèmes distribution des produits vétérinaires fondés sur l’équité territoriale (en général, tout est concentré dans les villes ou sur les grandes voies de communication (routes goudronnées) et la mise en place d’un système anticipatif de gestion des risques sanitaires émergents. Et l’utilisation des radios communautaires pour les sensibilisations pendant la période de la campagne de vaccination.
Le point 5 des proposition a concerné l’Autosuffisances en moutons de Tabaski avec des programmes spécifiques pour les jeunes et les femmes où les acteurs de l’élevage exposent également leurs préoccupations en termes de faiblesse de la responsabilisation des organisations d’éleveurs et proposent de ne pas se limiter à l’autosuffisance en moutons de Tabaski qui est une opération ponctuelle, mais d’arriver à la mise en place d’une politique nationale d’autosuffisance en moutons avec notamment : la sécurisation des pâturages pour alléger les coûts liés à l’aliment de bétail, le renforcement des moyens de lutte contre les feux de brousse, l’augmentation du nombre d’agents vétérinaires (publics et privés) en zone de concentration de bétail, le renforcement des organisations d’éleveurs et ne pas privilégier les opérateurs économiques (non-éleveurs), l’augmentation de la production animale en se basant sur les résultats de la recherche, l’appui à l’installation de jeunes et femmes en élevage dans des zones test, la formation poussée de certains éleveurs en santé animale pour en faire des auxiliaires en santé animale’’, la restauration des zones de pâturage, la limitation voire l’interdiction de la vente des femelles hors du pays etc.
En attendant de mettre en place une politique nationale d’autosuffisance en moutons ,il s’agira d’orienter essentiellement les financements vers les zones de production sous la supervision des organisations d’éleveurs, de favoriser l’émergence des jeunes entrepreneurs évoluant en milieu pastoral, et d’impliquer davantage les acteurs de la filière dans le circuit de la commercialisation.
Autres solutions proposées concernent le développement de l’élevage de moutons de case par des femmes et des jeunes , le financement des projets de jeunes et femmes ‘’un troupeau plus géniteurs’’ , l’organisation des femmes et des jeunes en coopératives qui vont collecter et commercialiser les moutons pendant la tabaski , l’appui de l’embouche en mettant l’accent sur la professionnalisation des producteurs grâce à un encadrement soutenu, l’accès facile aux intrants et aux aliments de bétail (SPAI, aux résidus des récoltes, au tourteau de coton…) pour une alimentation adéquate , la facilitation de l’accès au crédit (proximité, procédures adaptées) par le biais de systèmes de partenariat entre les prestataires de services, les organismes d’intermédiation financière et les groupements de producteurs, les petits éleveurs , l’encadrement de la contractualisation avec les opérateurs économiques spécialisés dans la commercialisation du bétail ,la prise des mesures adéquates contre la spéculation sur les aliments bétail qui handicape les opérations d’embouche , la facilitation de l’implantation d’une usine de presse de graine de coton pour faciliter l’accès aux aliments de bétail et de l’’accès aux sous-produits agro-industriels et aux sous-produits agricoles , la centralisation des stocks d’aliment bétail en zone rurale et non dans les villes, cette pratique exclut, de fait, de nombreux éleveurs isolés ou enclavés; et la mise en place d’une chaine de magasins de stockage d’aliments bétail le long des couloirs de transhumance et l’accompagnement et la promotion de la mise en place de minoteries dans les zones pastorales ainsi que de petites unités de fabrique d’aliments de bétail ,des magasins et des boutiques pastorales.
Le vol de bétail, l’application de la Loi , le durcissement des conditions, les stratégies menées pour 2024 ont été les principaux axes sur lesquels repose le sixième point formulé par les acteurs de l’élevage dont leurs préoccupations se posent en termes de récurrence du vol de bétail, de faible effectivité de la loi contre le vol de bétail et d’exigence de sa révision ; sur ce point les acteurs proposent la révision de la loi sur le vol de bétail (loi n° 2014-27 du 03 novembre 2014 modifiant la loi n° 65-60 du 21 juillet portant Code pénal) endurcissant les sanctions, le marquage systématique du bétail , l’installation d’ un comité d’évaluation et de suivi du commerce du bétail la mise place d’un système plus rigoureux de lutte contre l’abattage clandestin , la veille à la professionnalisation des bouchers (cartes) et renforcer le contrôle par les agents vétérinaires , une meilleure collaboration entre les organisations d’éleveurs et les services de sécurité (gendarmerie/police) ;à favoriser, la systématisation de l’identification des éleveurs en transhumances et leurs troupeaux et la mise en place des comités de veille et de surveillance au niveau des marchés à bétail et autres loumas , l’implication des chefs de villages (village d’accueil, village de transit ou abritant les marchés) dans la délivrance de certificats de circuler, à défaut d’un service compétent de proximité, la réorganisation du commerce du bétail en introduisant des outils de contrôle et de géolocalisation à travers tout le pays (s’inspirer du système de traçage du bétail institué en Gambie), et la mise en place des comités de lutte contre le vol de bétail qui sera librement choisi par les éleveurs.
Au point 7 axé sur le renforcement des capacités des jeunes et des femmes, l’objet de la préoccupation des acteurs de l’élevage s’articule autour de la Faiblesse de l’effectivité des dispositifs juridiques et des moyens dédiés au renforcement des capacités au profit de ces cibles en particulier.
Dans ce cadre les acteurs proposent comme solutions l’assurance d’une meilleure implication des jeunes et femmes organisés autour de structures formelles et reconnues du mouvement paysan , l’impulsion de la création de collèges des jeunes et des femmes dans toutes les organisations d’éleveurs , la reformulation de l’article 73 LOASP allant dans le sens de la création d’un fonds d’aide à la modernisation des activités pastorales en conformité avec la loi de finances. Ce fonds contribuera au financement, notamment, de l’équipement des activités pastorales, de l’installation des femmes et jeunes pasteurs/éleveurs ayant au préalable reçu une formation professionnelle technique en pastoralisme et gestion durable des ressources naturelles. C’est aussi l’élaboration chaque année de plans d’actions avec des systèmes inclusifs de suivi-évaluation des actions destinées aux jeunes et aux femmes en élevage/pastoralisme et la création de centres de formation des métiers de l’élevage de proximité ou des centres mobiles pour atteindre le maximum de cibles , le rapprochement des centres de formation pour favoriser une meilleure participation des femmes souvent confrontées à des réalités sociales les empêchant de suivre des formations hors de leurs localités de résidence , la responsabilisation des organisations d’éleveurs dans la conception et la mise en œuvre des plans de renforcements des capacités et des plans d’actions à élaborer, la promotion au niveau des communautés pastorales de l’alphabétisation fonctionnelle articulée à l’élevage et au pastoralisme et l’accord aux jeunes et aux femmes (conformément aux articles 54 et 55 LOASP des facilités d’accès au foncier et au crédit ;. Il s’agira en outre l’érection en priorité de l’alphabétisation et la formation qui doivent constituer des leviers stratégiques pour la modernisation de l’élevage au même titre que l’agriculture. La Stratégie Nationale de Formation Agro-Sylvo-Pastorale (SNFASP) annoncée par l’article 62 LOASP doit dans sa mise en œuvre mettre un accent particulier sur la formation des acteurs pastoraux et favoriser le déroulement de sessions accès sur la dynamique organisationnelle, les rôles et responsabilités des leaders d’organisations d’éleveurs et de l’émergence de jeunes conseillers spécialisés dans les métiers d’élevage.
L’Autosuffisance en lait est l’exposé du point huit où les préoccupations des acteurs de l’élevage s‘articulent autour du système d’organisation à améliorer sur toute la chaine de valeur ; les solutions proposées appellent au développement d’une système de collecte efficace facilitant l’écoulement des productions surtout en période d’hivernage ou post hivernage à la démultiplication de l’installation d’unités laitières en zone pastorale favorisant la conservation et la transformation avec notamment un système de solarisation , la promotion au moins au niveau de chaque département, deux fermes laitières privées et intégrées (agriculture, élevage, cultures fourragères aviculture) qui seront connectées à des centres de collecte et une mini laiterie et favoriser l’introduction de la consommation du lait transformé au niveau local et en milieu scolaire et mobiliser les services techniques de l’Etat pour améliorer la qualité et la valorisation du lait local afin d’augmenter la compétitivité du lait sur le marché local et enfin la liaison de l’autosuffisance en lait avec le développement des cultures fourragères en plus d’ un système mobile de collecte de lait au moins pendant la saison des pluies, une évaluation des centres de collecte existants et s’inspirer des bonnes expériences (ex. laiterie du berger) et la facilitation de la certification des produit d’élevage pour les rendre plus accessible au marché.
Les acteurs de l’élevage ont porté leur point neuf sur l’Amélioration génétique des races (bovine, ovine, caprine, chevaline) : croisement, sélection, monte naturelle, insémination artificielle dont leur préoccupations portent sur le faible impact des programmes d’insémination et faible appui aux initiatives privées. Ils ont proposé comme solutions la production de lait et ou de la Viande en fonction du système d’élevage , l’évaluation des programmes nationaux d’insémination déroulés ou encours au Sénégal et d’amélioration des sujets locaux à long terme en vue d’avoir des sujets plus adaptés aux conditions des zones arides , l’assurance d’une amélioration génétique à la carte en fonction des besoins spécifiques de chaque espace et des bessons des producteurs : (les zones pastorales et agropastorales avec la monte naturelle avec des sujets adaptés au milieu (gousra , Nelore) et Insémination artificielle avec des semences dans les zones urbaines) , l’accompagnement de l’installation/renforcement de fermes privées semi intensives (au moins trois par départements), la sauvegarde de la reproduction de la race locale qui est une race très adaptés par rapport aux changements climatiques et à certaines maladies.
Le point dix est consacré par les acteurs de l’élevage à la Réforme foncière où la problématique qu’ils posent concerne le foncier pastoral qu’ils considèrent comme le parent pauvre de la gouvernance foncière au Sénégal (rétrécissement des espaces pastoraux) ; dans ce cadre ils proposent l’érection dans les communes, des zones de pâturages sécurisées et délibérées au nom des associations d’éleveurs mais aussi la préservation des espaces pastoraux pour arrêter la réduction de l’espace pâturable, la dégradation des ressources naturelles et l’occupation des espaces pastoraux par d’autres activités économiques, la fermeture des pistes à bétail permettant d’accéder aux points d’eau et les conflits entre éleveurs et agriculteurs., la veille au respect strict de la vaine pâture qui autorise l’éleveur, après l’enlèvement des récoltes, à faire paitre son bétail dans les champs libérés. L’article 35 du code pastoral porte atteint à ce principe fondamental qui pose une condition selon laquelle, il faut au préalable que les propriétaires de ces champs non clos ne s’y opposent pas., le respect des zones de sécurité autour des infrastructures à vocation pastorale ,l’envoi d’une circulaire aux communes leur rappeler que le pastoralisme est une forme de mise en valeur du foncier (art.44 LOASP) au même titre que les autres usages , la sécurisation du foncier pastoral par délivrance d’un titre officiel d’occupation facilite le développement des cultures fourragères , l’encadrement ou même la restriction de vastes affectations foncières prononcées au profit d’investisseurs (agrobusiness) dans les zones agropastoraux et la préservation des zones pastorales dans les opérations de lotissement et le lancement d’un processus inclusif de réforme foncière avec une large participation des usagers en garantissant l’implication des éleveurs et les pasteurs dans la sécurisation des espaces pastoraux , la dotation des terres pastorales d’un statut juridique qui permet de les sécuriser en les retirant des terres susceptibles d’être affectées à d’autres usages (art. 15 code pastoral : les pistes à bétail font l’objet d’un classement selon les cas, dans .le domaine public de l’Etat ou des collectivités territoriales. Elles sont inaliénables, imprescriptibles et insaisissables). Et la sécurisation des statuts des terres communes (aires de pâturages, de repos, axes de transhumances, points d’eau ainsi que leurs emprises) pour un meilleur respect des droits d’accès aux ressources communes en évitant l’accaparement ou la privatisation sauvage de ces espaces communs, la veille à une application rigoureuse des dispositions suivantes du nouveau code pastoral : – Application du parrainage aux troupeaux d’animaux domestiques égarés (art.20) ; – Principe d’un libre déplacement des animaux domestiques sur l’étendue du territoire national (art.3) , garantie aux pasteurs le droit d’accès aux espaces pastoraux, l’utilisation équitable des ressources naturelles et facilité de la mobilité du bétail (art 10) , identification, protection et aménagement des espaces à vocation pastorale (art 10), prise en compte des préoccupations liées aux activités pastorales dans les projets d’aménagement du territoire (art. 12 et 13) , l’interdiction de toute mise en culture, construction ou tout établissement d’entrave de quelque nature que ce soit sur l’emprise d’une piste à bétail (art. 14) ;l’ identification, délimitation et matérialisation des couloirs •de passage dans les zones de culture (art. 16) , la délimitation et la sécurisation des chemins, pistes de transhumance et couloirs de passage et aménager tout le long de ces accommodements de transhumance, des aires de pâturage, des points d‘abreuvement, des aires de repos et de campement des animaux et de leurs conducteurs (article 34) ; Les plans et schémas d’urbanisme et d’aménagement du territoire prévoient, dans les agglomérations et les communes en milieu rural, les pistes de transhumance et les couloirs de passage (art. 44) ; Les pasteurs et éleveurs ne peuvent être privés de la jouissance de leurs droits protégés, notamment leur accessibilité à une voie publique, que pour une cause d’utilité publique et moyennant une juste et préalable indemnisation art. 45).
Concernant le Ranch de Dolly il fait l’objet du Onzième point décliné par les acteurs de l’élevage où la problématique exposée déclinée se pose en termes d’amélioration du système de gestion et d’implantation de ranchs dans les zones éco géographiques ; les solutions proposées sont axées sur l’association des organisations d’éleveurs dans la définition du statut et des modalités d’utilisation des espaces du ranch (art. 72 code pastoral) , la mise en place d’un conseil d’administration composé notamment des organisations d’éleveurs et de discuter avec les organisations d’éleveurs sur le système de gestion le mieux adapté pour administrer le ranch de Dolly , la géolocalisation de tous les équipements et ressources pastorales du ranch ainsi que leurs caractérisation ; ∙ implanter des ranchs dans toutes les zones de concentration ou de transit.
Quid du point 12 il concerne la Filière Porcine avec les Stratégie les Objectifs 2024-2029 à fixer avec les acteurs de l’élevage qui proposent des solutions axées à la formalisation des acteurs de la filière porcines et l’appui de la production de l’aliment locale pour les porcs.
Avec les acteurs de l’élevage le point 13 a concerné l’Apiculture dans ses Stratégie et Objectifs 2024-2029 où ils proposent des solutions liées à la faveur apportée aux exploitations apicoles notamment celles gérées par les femmes qui ont leurs propres unités et la multiplication des unités de cueillettes de miel avec le PADEC.
Les Equidés et leurs stratégies et objectifs adoptés pour 2024- 2029 ont constitué le point 14 désigné par les acteurs de l’élevage qui posent comme problématique la négligence de la filière malgré son importance dans la vie pastorale ; les solutions proposées s’articulent autour de l’accompagnement de la filière équine qui participe à l’amélioration des conditions de vie des ruraux et au maintien des populations en milieu rural, la contribution monétaire et non monétaire de de cette filière dans la vie des ménages ruraux et urbains est inestimable , au développement d’une stratégie nationale de développement des filières équines et asines avec un modèle financement équitable qui prend en charge tous les différents systèmes en vue d’augmenter le cheptel équin et asin , l’amélioration de la structuration de cette filière en renforçant les organismes publics ou parapublics contribuant de la filière , l’appui à la mise en œuvre des projets centrés essentiellement sur le développement des équidés et des asins (Brooke) ;, l’amélioration de l’alimentation des équidés surtout pendant des crises pastorales qui les déciment et mettre en place des programmes de sauvegarde des équidés et asins en temps de crise ; et la valorisation du fumier issu de l’élevage des équidés.
Les acteurs de l ‘élevage se sont penchés sur l’aviculture faisant l’objet de leur point 15 où ils posent la problématique de la formalisation des aviculteurs afin d’en faire un secteur mieux organisé en termes d’approvisionnement en poulet ; les solutions proposées résultent de la fixation des acteurs et l’appui à la régulation du prix de l’aliment ; ils proposent des solutions liées à la faveur apportée aux exploitations avicoles notamment celles gérées par les femmes et les jeunes entrepreneurs avicoles .
Au point 16 les acteurs de l’élevage pointent du doigt les marchés à bétail, foirails et les abattoirs : Stratégies pour 2024-2029 avec une préoccupation qu’ils posent en termes de peu de commodités dans les marchés à bétail ; ils proposent des solutions allant dans le sens d’un maillage des zones d’élevage en marchés avec les commodités requises (magasins, service vétérinaires, service de sécurité etc…), tout en améliorant la gestion des marchés à bétail , d’un développement des systèmes d’information des marchés en impliquant d’avantage les professionnels , le réinvestissement d’une une partie des recettes tirées de ces marchés dans le développement de l’élevage , l’organisation et le contrôle davantage du convoyage des animaux ,de la mise en place de commissions de gestions des abattoirs
Pour le point n° 17 axé à la question du Financement la Gestion peu inclusive et peu efficace des fonds fait l’objet de leurs préoccupations où les solutions préconisées se résument en termes de réadaptation des financements axés sur les filières en favorisant les systèmes de financement à long terme en faveur des acteurs de l’élevage la promotion en partenariat avec la CNAAS d’un système d’assurance des équipements acquis dans le cadre des systèmes de production en élevage , la prisse en charge favorisée des organisations d’éleveurs sous forme d’appui institutionnel dans l’exécution des programmes/projets de l’Etat en cours la représentativité des organisations d’éleveurs ; dans les comités de financements impactant le secteur de l’élevage où ils peuvent siéger et les rapprocher des comités des cibles bénéficiaires;, l’allégement des démarches, procédures et formalités administratives pour faciliter l’accès au financement par les éleveurs qui sont en général très mobiles , l’émergence d’une faitière à favoriser regroupant l’ensemble des acteurs en élevage sous la forme d’un consortium comme interlocuteur de l’État , la nomination d’ un Conseiller technique chargé du pastoralisme auprès du Ministère de l’agriculture, de la souveraineté alimentaire et de l’élevage ;,l’évaluation de manière périodique des OSB et tout autre dispositif de financements du secteur d’élevage (aliment de bétail) ,l’amélioration des conditions et systèmes de financement des fonds mis en place : fonds d’appui et d‘aménagement pastoral; Fonds National de Développement agrosylvopastoral etc ; l’implication des organisations de la société civile dans la gestion des financements gérés par le Ministère et l’ouverture des Conseils d’administration des structures de financement (DER, FONGIS etc…) aux organisations d’éleveurs et société civile.
Et enfin le 18 éme point qui concerne le Développement de l’aviculture rurale dont la préoccupation se pose en termes de faiblesse du soutien de l’Etat à la filière avicole ; les acteurs préconisent des solutions allant dans le sens d’appuyer l’installation de poulaillers améliorés , d’assurer une meilleure prise en charge (rapprochée) de la santé avicole très délicate en zone rurale , d’accompagner les producteurs de poulets locaux améliorés en formation technique ; facilités à l’accès au crédit et aux intrants etc… d’améliorer la race locale et soutenir la stratégie de collecte et de commercialisation des poulets locaux (cette collecte existe mais de façon informelle dans les marchés hebdomadaires).
Au point 19: 19 la Cuniculture (élevage des lapins) est axé sur la Politique, Stratégie et Objectifs pour 2024-2029 une filière en voie de se créer une place qu’il faut développer et qui peut valablement contribuer à l’atteinte de la souveraineté alimentaire ∙
Le Point n° 20 est axé sur les Projets de valorisation des déchets ; le Programme National de compostage et valorisation des sous-produits de l’élevage (Tannerie etc…)où les acteurs de l’élevage posent la problématique de la faible valorisation des déchets organiques ; dans ce cadre ils proposent les solutions idoines qui vont dans le sens de mener une campagne nationale de sensibilisation sur les avantages économiques et environnementaux de l’utilisation du compost et autres déchets organiques , de promouvoir des mesures incitatives pour accompagner la filière de production du compost ; ∙ Développer la formation des personnes aux techniques de compostage et la mise en place d’unités de compostage dans les zones de production de déchets organiques dans toutes les communes , c’est aussi la veille au respect strict de la vaine pâture qui autorise l’éleveur, après l’enlèvement des récoltes, à faire paitre son bétail dans les champs libérés et la facilitation de l’accès aux matériels et équipements appropriés (cribleurs broyeurs etc…) et la promotion de l’agro écologie dans les bassins de production de déchets, notamment le biogaz.
Après la formulation de ces vingt points les acteurs de l’élevage ont proposé six fortes recommandations d’ordre général notamment la nécessité de désigner des représentants des éleveurs dans le comité technique d’élaboration des décrets d’application du code pastoral ; de coopter les représentants des organisations d’éleveurs dans les Conseils d’Administration des Sociétés d’Encadrement/Recherche dont les missions ont une incidence sur le foncier pastoral (ISRA, ANCAR, SAED, SODAGRI etc…) d’organiser chaque année des Comités Régionaux de Développement (CRD), des Comités Départementaux de Développement(CDD) et des Comités Locaux de Développement (CLD) spéciaux sur la question du foncier pastoral, la protection des ressources naturelles et pastorales ainsi que les conflits entre éleveurs et autres usagers du foncier ; de promouvoir une large concertation avec tous les acteurs concernés pour évaluer rigoureusement le Fonds destiné au Programme d’Opération pour la Sauvegarde du Bétail (OSB) logé au niveau des départements du Sénégal, de renforcer l’implication des Organisations d’Eleveurs dans la formulation, le suivi et la mise en œuvre des programmes et des projets de développement de l’élevage logés au niveau du Ministère afin de faciliter leur pérennité et d’organiser en marge de la journée de l’Elevage, une séance participative d’évaluation de l’état de la mise en œuvre des projets dédiés à l’élevage .
Babacar Sene Journal Agropasteur