« Dans les six pays du PRAPS, Burkina Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal Tchad, les pasteurs et agropasteurs sont encouragés à recourir aux services des agents vétérinaires qui détiennent l’expertise en la matière et les accompagneront pour une meilleure qualité de soins. »Les praticiens de la santé animale et plusieurs institutions représentées lors de la rencontre organisee par le PRAPS ont réaffirmé leur volonté de renforcer la lutte contre les faux médicaments vétérinaires, véritables menaces du cheptel sahélien, .Lutter contre les médicaments frauduleux, un autre levier du PRAPS pour l’amélioration de la santé animale Un médicament vétérinaire correspond à toute substance ou composition présentée comme possédant des propriétés curatives ou préventives à l’égard des maladies animales, ainsi que tout produit pouvant être administré à l’animal en vue d’établir un diagnostic médical ou de restaurer, corriger voir modifier ses fonctions organiques (UEMOA, 2006).Les médicaments vétérinaires se présentent sous plusieurs formes et ont pour objectifs de maintenir les animaux en bonne santé et contribuer ainsi au bien-être de l’animal. Ils constituent des outils indispensables dans la qualité des soins sanitaires du cheptel et participent également à sa productivité. Les médicaments vétérinaires ne sauraient être efficaces que s’ils obéissent aux principes actifs et aux exigences qui les accompagnent.Dans l’optique d’assurer la bonne qualité de la santé animale des différents espaces, au niveau communautaire et national, des cadres et dispositifs existent sur l’harmonisation des exigences techniques et l’homologation des médicaments vétérinaires. Cependant, compte tenu de plusieurs facteurs non justifiés ou non fondés, nombre de pasteurs et agropasteurs du Sahel recourent aux produits contrefaits dont les conséquences sur le bétail sont irréversibles.A la faveur de la troisième édition des Entretiens Technique du PRAPS (ETP 3) tenus à Ouagadougou en octobre 2018, les praticiens de la santé animale et institutions représentées ont réaffirmé leur volonté de renforcer la lutte contre les faux médicaments vétérinaires ou médicaments vétérinaires frauduleux, véritables menaces pour le cheptel en général et pour le Sahel en particulier. Cet engagement du PRAPS aux côtés des pays et des institutions régionales se conjugue pour atteindre les objectifs en matière de santé animale dans la région et pour le bien-être des communautés à la base.Les conséquences liées aux défauts de qualité des médicaments vétérinaires sont nombreuses et de plusieurs ordres: (i) sur le plan médical pour les animaux traités et sur plan de la santé publique santé : un manque d’efficacité, toxicité pour les animaux, résidus dommageables pour le consommateur. Le sous-dosage entraîne des risques de développement de résistance des agents pathogènes aux molécules médicamenteuses. Tel est l’un des messages forts formulés par les acteurs pour attirer l’attention des pasteurs et agropasteurs du Sahel sur le risque lié à l’utilisation des médicaments vétérinaires d’origine douteuse, à l’occasion des ETP -3. Les praticiens de la santé animale et plusieurs institutions représentées ont réaffirmé leur volonté de renforcer la lutte contre les faux médicaments vétérinaires, véritables menaces du cheptel sahélien, (ii) sur le plan économique, l’objectif médical n’étant pas atteint, l’objectif de la rentabilité est vite perdu de vue et (iii) sur le plan scientifique, une multiplication des espèces avec des besoins non cernés.L’efficacité de la lutte contre les maladies prioritaires comme la péripneumonie contagieuse bovine (PPCB) et la peste des petits ruminants (PPR) dépend également de la qualité des vaccins, de leur conservation et des conditions de transport et d’utilisation. Par conséquent, leur livraison par les laboratoires, suite aux commandes, doit s’accompagner du diluant et du certificat PANVAC ; le transport, la conservation et l’utilisation des vaccins sur le terrain doivent rigoureusement respecter les indications du fabriquant et leur qualité sur le terrain doit être régulièrement contrôlée au laboratoireDans le but de contribuer à la sécurisation des sources de revenus des ménages pasteurs et agropasteurs, le PRAPS a engagé depuis 2015 aux côtés des pays la lutte contre les médicaments vétérinaires contrefaits. Ces engagements se traduisent sur le terrain par la saisie et la destruction des médicaments et produits prohibés, les opérations de sensibilisation des acteurs, la conduite des campagnes d’assainissement des médicaments et produits vétérinaires, la collecte et l‘envoi des produits vétérinaires suspects pour vérification de conformité dans les laboratoires de contrôle, l’actualisation de la liste des établissements distributeurs des médicaments et leur géo-référencement, la vulgarisation des textes réglementaires, etc..Dans les six pays du PRAPS, Burkina Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal Tchad, les pasteurs et agropasteurs sont encouragés à recourir aux services des agents vétérinaires qui détiennent l’expertise en la matière et les accompagneront pour une meilleure qualité de soins.Par ailleurs, le PRAPS a doté l’ISRA de Dakar d’un nouveau lyophilisateur afin d’apporter une réponse aux ruptures de vaccins vétérinaires, préjudiciables à la couverture sanitaire du cheptel. Cette acquisition a permis à l’unité de production de vaccin de renforcer sa production afin de couvrir entièrement les besoins nationaux, voire sous régionaux en matière de vaccins. La mise en service de ce système intégré de lyophilisateur a considérablement amélioré les performances enregistrées lors des campagnes nationales pour éradiquer des maladies animales. Dr Yaya THIONGANE, Directeur de l’Institut sénégalais de recherches agricoles ( ISRA) précisait concernant le Lyophilisateur : « Nous allons passer, d’une production manuelle, à une production automatisée : nous sommes prêts pour faire face à la concurrence. Avec ce dispositif, nous pouvons nous comparer à Air Sénégal, car nous n’avons pas d’airbus, mais pour l’Unité de productions de vaccins de l’ISRA, c’est le décollage avec ce lyophilisateur fourni par le PRAPS. Nous allons bâtir un hub vaccinal car, l’une des forces de l’ISRA Productions de vaccins réside dans la qualité des vaccins produits. Les vaccins sont de très bonne qualité et répondent parfaitement aux normes et standards internationaux. Cela fait d’ailleurs la notoriété du laboratoire de production de vaccins de l’ISRA qui est une référence internationale dans la nomenclature de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE). Les vaccins sont très bien titrés et permettent une bonne immunisation du sujet vacciné. La chaîne de froid est bien maîtrisée, avec l’existence de chambres froides où les vaccins sont conservés dans les normes requises. »Aussi, avec le PRAPS, l’amélioration de la santé animale passe-t-elle par la surveillance sanitaire : inspection et contrôle des denrées alimentaires d’origine animales.La lutte contre les médicaments vétérinaires contrefaits est une lutte de longue haleine. La participation de toutes les parties prenantes est requise. La prise de conscience des acteurs surtout est un préalable sur lequel le PRAPS s’est considérablement investi ces six dernières années en y intégrant les campagnéens de sensibilisation dans les langues locales les plus parlées de ses zones d’intervention.Journal Agropasteur Par Regina BANDE – 15 septembre 2021Source PRAPS-CILS