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Présenté à l’Assemblée nationale française, le rapport parlementaire sur le rôle du pastoralisme dans l’aménagement du territoire rappelle avec force que cette activité ancestrale reste un pilier de l’équilibre écologique, social et économique des espaces ruraux. Un modèle qui, par bien des aspects, fait écho aux réalités du Sahel. Un véritable   modèle   inspirant   d’équilibre territorial.

Le rapport, porté par les députés Jean-Yves Bony et Marie Pochon au nom de la Commission du développement durable et de l’aménagement du territoire, met en lumière la contribution majeure du pastoralisme à la vitalité des territoires français.

Sur plus de 2,2 millions d’hectares, il assure l’entretien des espaces naturels, favorise la prévention des incendies, soutient la biodiversité et participe à la lutte contre la désertification.

Les parlementaires rappellent que le pastoralisme n’est pas un mode de production du passé, mais un modèle d’avenir, capable de concilier activités humaines et préservation de la nature.

Cependant, les rapporteurs soulignent que le pastoralisme est aujourd’hui confronté à de multiples défis : pression foncière, changement climatique, prédation, difficulté de transmission des savoirs et faible reconnaissance économique.

Ces constats rejoignent ceux observés au Sénégal et dans la région sahélienne, où la mobilité des troupeaux, la gestion collective des ressources naturelles et la cohabitation entre éleveurs et agriculteurs posent également des enjeux majeurs de gouvernance territoriale.

Reconnaître le rôle écologique et social du pastoralisme comme en   France, où   le rapport parlementaire appelle à une meilleure reconnaissance institutionnelle et financière du pastoralisme. Il recommande notamment d’adapter les politiques publiques et les aides agricoles à la spécificité de cette activité extensive, essentielle à l’entretien des territoires.

Le texte plaide aussi pour la valorisation du métier de berger, la sécurisation du foncier pastoral et la prise en compte du pastoralisme dans les stratégies climatiques nationales.

Des orientations qui pourraient inspirer les politiques sahéliennes, où les éleveurs font face à des conditions similaires de précarité et d’exclusion territoriale et aller inexorablement vers   une politique pastorale intégrée au Sahel.

Au-delà des frontières françaises, l’approche territoriale du rapport met en avant une vision moderne du pastoralisme : celle d’un outil de gestion durable des terres, d’un vecteur d’identité culturelle et d’un levier de résilience climatique.

Dans le contexte sahélien, cette lecture peut nourrir les initiatives déjà engagées comme le Projet régional d’appui au pastoralisme au Sahel (PRAPS) ou la Charte pastorale du Sénégal   en renforçant la place du pastoralisme dans la planification du développement local.

Le rapport français rappelle que le pastoralisme n’est pas un héritage à conserver, mais une ressource à cultiver.

Entre la France et le Sahel, les enjeux diffèrent, mais la philosophie demeure la même : le pastoralisme est une manière d’habiter le territoire, d’en préserver l’équilibre et d’y construire l’avenir.

Babacar sene Journal Agropasteur

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