
À l’occasion de la Journée Mondiale du Lait célébrée à Richard Toll, Dr Arona Diaw, représentant de La Laiterie du Berger (LDB), a partagé une communication axée sur la sécurisation des entreprises laitières, la création d’emplois et l’insertion des femmes et des jeunes dans la chaîne de valeur du lait.Une entreprise engagée pour la souveraineté alimentaireDans son exposé, Dr Diaw a mis en lumière l’engagement de la LDB, aux côtés d’autres acteurs, en faveur de la souveraineté alimentaire à travers le soutien au lait local et la collaboration avec des partenaires tels que Heifer International.Il a rappelé que le lait joue un rôle fondamental dans la souveraineté alimentaire, notamment au sein des systèmes d’élevage extensif pratiqués par les pasteurs. « Le lait est véritablement la base de la valorisation de l’élevage, d’où sa place centrale dans notre modèle économique », a-t-il affirmé.Une dynamique de structuration autour de la collecteDepuis 2007, la LDB a initié une restructuration profonde de son système de collecte. En près de 18 ans, elle est passée de 200 à 4 000 éleveurs partenaires, avec des volumes de collecte journalière allant de 200 000 litres à plus de 3 millions de litres par an, pour une valeur estimée à 1,2 milliard de francs CFA.Malgré les défis persistants, Dr Diaw souligne que l’ensemble des maillons de la chaîne — éleveurs, collecteurs, transformateurs, commerçants — travaillent en synergie, ce qui permet de générer une véritable valeur ajoutée. « Ce partenariat durable fonctionne parce que chacun joue sa partition : du vendeur au transformateur. Tant qu’on vend, on peut acheter », a-t-il résumé.Un modèle inclusif et impactantLa collaboration entre la LDB et l’association féminine « Mew Liguéye Djiguène Tecki » constitue un exemple réussi d’intégration sociale par le lait. Ce partenariat a permis de créer des emplois tout au long de la chaîne, avec une participation féminine estimée à 70 %, impactant environ 25 000 personnes.Le même modèle s’applique aux mini-laiteries, bien que leur viabilité soit fortement dépendante des volumes traités. C’est pourquoi Dr Diaw insiste sur l’importance d’une interprofession forte, capable de fournir des données fiables et actualisées : typologie des acteurs, volumes, statistiques. « Cela facilitera la prise de décisions éclairées, car aujourd’hui, seulement 20 % du lait collecté passe par les unités industrielles », a-t-il précisé.Un avenir à structurer autour d’une stratégie claireEnfin, Dr Diaw a salué les orientations claires du gouvernement qui visent à renforcer la filière. Il plaide pour une intégration harmonieuse entre élevage moderne et élevage extensif, ainsi qu’un meilleur accès au marché, avec un accompagnement fort des autorités.« Les projets existent. Si la filière est bien encadrée, sa contribution à la souveraineté alimentaire sera évidente. Les éleveurs traditionnels comme les promoteurs d’élevage moderne ont tous un rôle à jouer », a-t-il conclu, tout en soulignant les effets positifs de la croissance de la filière viande sur celle du lait.babacar sene journal Agropasteur